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Une semaine après une première régate donnant le coup d'envoi de la Volvo Ocean Race, les sept voiliers de cette course mythique ont quitté samedi Alicante (Espagne) pour Le Cap (Afrique du Sud), une étape de quelque 6.490 milles (environ 12.000 km) qui fournira une idée des forces en présence.
Cette première manche est la plus longue de ce marathon planétaire qui s'achèvera à Göteborg (Suède) le 27 juin 2015, au terme de 9 étapes et neuf mois de course sur quatre océans. Soit quelque 39.000 milles (71.750 km)...
Les sept Volvo Ocean 65, des monocoques de 20 m de long rigoureusement identiques, sont menés par des équipages de 8 personnes (11 à bord du bateau suédois Team SCA, qui compte un équipage 100% féminin).
Tous ont embarqué en plus un(e) reporter qui est chargé(e) de transmettre du texte, des images et du son pendant toute la course.
Les sept bateaux -un de plus que lors de l'édition précédente (2011-2012)- se sont élancés à 14h00 (12h00 GMT). Avant d'attaquer la longue descente de l'Atlantique, ils vont devoir s'extirper de la Méditerranée, un exercice toujours compliqué en raison de nombreuses zones de calmes.
Les premiers voiliers devraient atteindre Le Cap dans environ 25 jours.
"Ce n'est pas l'étape la plus dure mais elle est complexe car il y a beaucoup de transitions et de parties différentes", a résumé le Français Nicolas Lunven , navigateur à bord du voilier espagnol Mapfre, l'un des favoris.
"Une fois que tu as passé Gibraltar, il y a plusieurs scénarios possibles avant d'atteindre le Pot Au Noir (zone de calmes située au niveau de l'Equateur, ndlr), a-t-il ajouté. Ensuite arrive l'Atlantique Sud avec des vents réguliers et l'arrivée au Cap qui peut s'avérer compliquée également"
"Ce qui fait de cette première étape une étape clé, c'est qu'elle est longue et variée en termes de conditions", a renchéri son compatriote Laurent Pagès, embarqué à bord du voilier néerlandais Team Brunel.
"Il va falloir être en mesure d'établir notre niveau de performance le plus haut possible", a poursuivi Pagès, un ancien de Groupama 4, vainqueur de la précédente édition avec Franck Cammas comme skipper. "En termes de points, chaque étape est importante, elles valent la même chose qu'elles soient petites ou grandes", a-t-il conclu.
- Masochisme-
"La vraie vie commence!", a plus sobrement lâché le Suédois Martin Strömberg, équipier sur le voilier franco-chinois Dongfeng Race Team.
Le 4 octobre, le bateau américano-turc Team Alvimedica, skippé par le jeune (30 ans) Américain Charlie Enright, avait remporté la toute première régate "in-port" (entre trois bouées) de cette 12e édition de la course autour du monde en équipage avec escales.
Les "in-port" ne comptent pas pour le classement général final mais serviront à départager d'éventuels ex aequo à l'arrivée à Göteborg (Suède).
Les Volvo Ocean 65 -dessinés par le cabinet américain Farr Yacht Design- sont, selon leurs équipages, solides et très marins. Mais à l'intérieur, le confort est plus que sommaire: six couchettes sur cadres de chaque côté, un réchaud à la cardan à la hauteur du mât et des toilettes dans la soute avant.
Dès que les conditions météo deviennent difficiles, naviguer à bord de ces pur-sang confine au masochisme. Surtout dans un espace aussi exigu, où l'humidité est permanente, les chocs violents et le bruit (à l'intérieur) assourdissant.
Après Le Cap, les Volvo Ocean 65 feront escale à Abou Dhabi (EAU), Sanya (Chine), Auckland (Nouvelle-Zélande), Itajai (Brésil), Newport (Etats-Unis), Lisbonne, Lorient (France) et Göteborg (Suède).
La Volvo Ocean Race, née en 1973 sous le nom de Whitbread Round The World Race, est la 2e plus prestigieuse épreuve de voile au monde après la Coupe de l'America.