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© AFP/FRED TANNEAU
Le skipper Thomas Coville
avant son départ de Brest, le 6 novembre 2016, pour une 5e tentative de record du tour du monde en solitaire et sans escale
Trois jours après son départ de Brest avec son maxi-trimaran Sodebo Ultim' pour une 5e tentative de record du tour du monde en solitaire et sans escale, Thomas Coville était mercredi en avance sur le temps de référence de Francis Joyon , malgré une collision avec un requin.
"J'ai percuté un requin cet après-midi et ai juste réussi à prendre la barre avant que le pilote (automatique) ne parte sur une embardée qui aurait été périlleuse, a indiqué Coville. Il est resté quelques secondes coincé dans le safran puis, en faisant des grands mouvements et en ralentissant, je l'ai vu sortir derrière".
Il était "long de 1,50 m, pas plus, mais ne fera plus mal à personne! Évidemment, j'ai pensé à l'avarie majeure, a-t-il poursuivi. Je suis descendu regarder en bas, me suis penché à l'arrière mais rien ne semblait anormal. J'ai repris la barre et mes sensations m'ont rassuré. Je me suis remis en route".
"La nuit dernière, a encore expliqué Coville, j'ai enchainé les empannages (virements de bord vent arrière, NDLR) comme sur un bateau normal. La dépense physique à chacun d'entre eux est importante mais après 5 ou 6, chaque geste est familier et le dosage se fait presque instinctivement".
"Je me sens concentré et à la fois serein, a-t-il affirmé. J'ai moins réduit (la voilure) que d'habitude dans les gros grains à 45 noeuds du début le long du Portugal où j'étais soit à la barre, soit à l'écoute à réguler. Ce n'est pas si chaud que ça (...). Il faut faire attention de ne pas se laisser griser par la puissance et gérer le matériel sur la durée".
- 232 milles d'avance -
"J'ai commencé à remanger régulièrement, a souligné Coville. J'ai fait quelques siestes: d'abord dehors, l'écoute sur les genoux, puis dedans plus confortablement installé. Il fait déjà chaud dedans et j'adore cette partie du voyage".
A 16h45 heure française (15h45 GMT), Coville comptait 232 milles (430 km) d'avance sur le tableau de marche de Joyon, le 26 novembre 2007. Sodebo Ultim' (31 m) se trouvait à la latitude de Dakhla (Sahara occidental) et avalait les milles cap sud/sud-ouest à la vitesse de 21,2 noeuds (39,3 km/h).
Un total de 1882,4 milles avaient déjà été parcourus depuis le franchissement de la ligne de départ, entre l'île d'Ouessant et le cap Lizard (sud-ouest de l'Angleterre). Pour Coville, 47 ans, l'aventure ne fait que commencer car il lui reste encore quelque 21.720 milles (40.225 km) à accomplir avant de rentrer à la maison.
Le temps à battre est celui établi par Joyon en 2008 avec un autre maxi-trimaran: 57 jours 13 h et 34 min.
"Ce record fait partie de mon histoire et je sais que je peux le battre. Je n'ai aucun doute. Quand? Je ne sais pas, mais il est à ma portée", avait déclaré Coville dimanche, avant de larguer les amarres.