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Mis à l'eau vendredi, le monocoque Imoca Gitana 16 vise la victoire dans la Transat en double Jacques-Vabre fin octobre, avant l'objectif ultime de l'équipe du baron Edmond de Rothschild, le Vendée Globe 2016-2017.
Sous un soleil radieux, en fin de matinée, la coque aux lignes épurées de Gitana 16, véritable flèche blanche aux parures jaune et bleu caractéristiques de la prestigieuse famille d'armateurs, a touché pour la première fois l'eau du golfe du Morbihan, sous les applaudissements de dizaines de badauds et des salariés du chantier Multiplast de Vannes, où le bateau a été construit.
"C'est une énorme chance, des bateaux neufs on n'en met pas dix à l'eau dans sa vie. C'est toujours une émotion", a expliqué à l'AFP le skipper Sébastien Josse, visiblement enthousiaste à l'idée de prendre enfin possession de son nouveau "joujou".
Finies les 10.000 heures d'études et les 30.000 heures de construction de ce projet qui a impliqué près de 100 personnes. Place à la navigation !
Prévue en juillet, la mise à l'eau a pris un peu plus de temps que prévu. "On a privilégié le fait que le bateau soit bien fini pour ne pas revenir sur ces dossiers-là", a justifié Josse, qui a jugé que le timing de livraison restait "plus que satisfaisant".
- 'Naviguer, naviguer, naviguer' -
La première course majeure prévue pour le monocoque sera la Transat en double Jacques-Vabre, dont le départ sera donné le 25 octobre du Havre et pour laquelle l'équipe d'Edmond de Rothschild a reformé le duo vainqueur en multicoque il y a deux ans : Sébastien Josse - Charles Caudrelier .
"On a deux mois pour se préparer. On a une équipe avec de l'expérience et une grosse motivation, donc je ne suis pas inquiet sur le fait que le bateau progressera vite", a assuré Josse. Et il tarde déjà au jeune skipper (39 ans) de se mesurer à la concurrence.
"La première confrontation est importante pour se rassurer, pour se dire +ok, on est du bon côté de la ligne+. Ou si au contraire il y a un autre bateau qui a un petit plus, c'est à nous de combler ce retard", a-t-il énuméré.
Et ne lui parlez pas de course de rodage. "C'est sûr qu'on y va pour être aux avant-postes", a-t-il asséné.
Au cours des semaines à venir, le programme de travail pour apprivoiser la bête est simplissime : naviguer, naviguer, naviguer. "Pour moi, plus le bateau est sur l'eau, mieux c'est. Il y a qu'une vérité, c'est le temps passé sur l'eau", a martelé le skipper.
- Comptes à régler -
Un temps qui sera nécessaire pour régler et s'habituer à ses nombreuses innovations, à commencer par les "foils", ces appendices qui augmentent la portance du bateau.
Récent troisième de la Volvo Ocean Race avec le voilier chinois Dong Feng, Caudrelier apportera un regard neuf. "De plus en plus dans les équipes, il faut savoir +sortir+ du bateau, prendre du recul pour bien le régler. Parfois un détail va lui sauter aux yeux et ça permet de se remettre en question plus rapidement", a détaillé Josse.
Une phase cruciale, car c'est là que peuvent se jouer les succès -ou les échecs- futurs.
"Même si les Imoca sont des bateaux de même génération, il y a des petits écarts, des petits détails de construction, de conception. Il ne faut pas s'imaginer voir un bateau aller un demi-n?ud plus vite que l'autre. Lors du prochain Vendée Globe, la différence se fera sur une accumulation de petits détails", a-t-il prévenu.
Le Vendée Globe, le grand objectif de Gitana et de Josse, qui ont tous les deux de vieux comptes à régler avec cette course.
En 2008, le Gitana Eighty barré par Loïck Peyron avait démâté et Josse, sur BT, avait été contraint à l'abandon alors qu'il était à la lutte pour la victoire.