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Fatigués mais radieux: après 22 jours de mer et un final éblouissant, Thierry Chabagny et Erwan Tabarly , contraints à l'abandon dans l'édition 2014, ont remporté lundi à Saint-Barthélémy, sur Gedimat, la 13e Transat en double AG2R-La Mondiale.
Lundi vers 07H30 (13H30 en métropole), les voiles grises et rouges de Gedimat ont fait leur apparition dans la rade de Gustavia, la capitale de l'île antillaise de Saint-Barthélémy, avec Generali à ses trousses.
Pendant quelque 45 minutes, les équipages des deux monocoques se sont engagés dans une vraie régate, manoeuvrant au milieu des bateaux au mouillage.
Chabagny et Tabarly conservaient finalement leur première place, qu'ils occupaient depuis vendredi, et franchissaient la ligne d'arrivée à 08H14 sous le soleil antillais, avec 4 petites minutes d'avance sur Generali.
"Avec Generali, ça s'est joué dans les derniers milles", a analysé Thierry Chabagny, après avoir arrosé de champagne le public massé sur le quai du port de Gustavia.
Les 48 dernières heures, marquées notamment par la pétole (absence de vent), "ça a été des hauts et des bas psychologiques. Il y avait des moments, on n'y croyait pas", a-t-il confié.
Mais finalement, la victoire s'est jouée lundi matin, Gedimat empannant aux abords de Saint-Barthélémy et quittant un axe sud suivi aussi par Agir Recouvrement pour passer devant Generali, plus au nord.
Une manoeuvre saluée par Francis Le Goff, adjoint à la direction de la course: "Ca montre la lucidité des deux skippers, malgré la fatigue. C'est Gedimat le patron".
-'Une revanche pour les vainqueurs'-
La victoire prend un goût de revanche pour Chabagny et Tabarly: lors de la précédente édition, en 2014, ils avaient démâté et abandonné alors qu'ils étaient en tête de la flotte.
"On avait été frustré de ne pas arriver à Saint-Barth. Avant de gagner, il faut arriver. Là, on a les deux d'un coup, c'est top", a dit Thierry Chabagny, dont c'était la 7e participation à cette transat.
"Mon sentiment" après cette victoire ? "Un sentiment de bonheur", a-t-il ajouté, les yeux cernés après avoir passé près de trente heures sans dormir tant la course était serrée.
"Heureux, heureux, heureux", a dit simplement, tout sourire, Erwan Tabarly . Il m'aura fallu huit participations pour gagner. Ce n'est pas une course facile, il fallait aller la chercher."
Quant à Nicolas Lunven , il avouait ne pas être "du tout déçu. Finir deuxième (avec Gildas Mahé sur Generali), c'est quand même super".
Après des milliers de kilomètres parcourus depuis le 3 avril, au départ de Concarneau, cinq monocoques franchissaient la ligne d'arrivée en 44 minutes.
Après Gedimat et Generali, Adrien Hardy et Vincent Biarnes (Agir Recouvrement) s'octroyaient la troisième place.
Suivaient Bretagne CMB Performance, du duo Sébastien Simon/Xavier Macaire, 40 minutes environ après Gedimat, et Cercle Vert de Gildas Morvan et Alexis Loison dans la foulée.
Un long suspense a accompagné cette édition, personne n'osant parier sur le nom du vainqueur, même 24 heures avant l'arrivée.
La course a aussi été marquée par le pari des vainqueurs, qui ont choisi une route très au sud -la plus au sud de toutes les éditions de cette Transat- pour aller chercher les alizés.
Ils auront ainsi parcouru au total plus de 4930 milles (plus de 9100 km), soit quelque 1000 milles de plus par rapport à la route directe.
Les monocoques Figaro Bénéteau 2 de 10,10 m de long, rigoureusement identiques pour tous les concurrents, s'amarrent désormais le long des quais de Gustavia.
Artemis, des Anglais Sam Matson et Robin Elsey, a pris la 6e, après être arrivé 3 h et 10 minutes après Gedimat. Suivent respectivement Bellocq Paysages (Martin Le Pape/Eric Péron) et Fulgur-Evapco (Milan Kolacek/Pierre Brasseur).
Sur les 15 engagés, il manquera en fin de semaine Skipper Macif de Yoann Richomme et Charlie Dalin qui ont démâté quelques jours après le départ.