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François Gabart, le skipper du maxi-trimaran Macif (30 m), était attendu en vainqueur de la 14e édition de la Transat Anglaise mardi à New York, à l'issue d'une traversée express de l'Atlantique nord, avec sans doute un temps record à la clef.
Après le Vendée Globe (2013), La Route du Rhum (2014) et la Transat Jacques Vabre (2015, avec Pascal Bidégorry), le petit génie de la voile française va sans doute ajouter une victoire à un palmarès déjà bien fourni.
Et, cerise sur le gâteau, Gabart (33 ans) a de bonnes chances d'effacer le temps de 8 j et 8 h établi en 2004 par son compatriote Michel Desjoyeaux à bord de son trimaran Orma sur le parcours Plymouth-Boston, plus court que celui de cette édition 2016.
Macif, un plan VPLP, est attendu à partir de 13h00 locales (19h00 heure française) à New York, où ont régaté tout le week-end les catamarans AC45F des America's Cup World Series (ACWS).
Lundi à 19h00 heure française, Gabart n'était plus qu'à 375 milles de l'arrivée et son plus proche adversaire, Thomas Coville (Sodebo), pointait à 109 milles. Un retard quasi impossible à rattraper si près du but, à moins d'une avarie. Tout porte donc à croire que le formidable duel que se sont livrés Gabart et Coville depuis le départ de Plymouth (sud-ouest de l'Angleterre) le 2 mai va tourner à l'avantage du premier.
Pourtant, le skipper de Macif reste très prudent et redouble de vigilance à l'approche des côtes américaines où le trafic est particulièrement dense. Et Coville, qui est connu pour sa combativité, ne lui fera pas de cadeau...
L'arrivée d'une perturbation avec pluie, front, bascules et vents contraires aux abords de Long Island pourrait également compliquer la donne.
"On est au près (contre le vent, ndlr), a déclaré Gabart, ce qui n'était pas arrivé depuis le départ. Ce qui, sur une Transat Anglaise, reste un scénario peu surprenant. Mais cela fait partie du jeu".
- 'Pas de bêtises ou de fausses manoeuvres' -
"Il y a pas mal de vagues, c'est assez inconfortable, a-t-il ajouté. Ce (lundi) matin en revanche, au +reaching+ (travers au vent, ndlr), je progressais +pleine balle+ et je faisais du saut de vagues. J'ai clairement ralenti le bateau. Cela ne m'arrive pas souvent, mais il y a des moments comme celui là, où tu arrives à la fin de la course, tu es en tête et il ne faut pas prendre le risque de casser quelque chose".
"J'ai volontairement levé le pied, a poursuivi Gabart. L'idée de finir, cela ne rajoute pas forcément de pression supplémentaire. Cette pression, on l'a depuis le début et c'est celle de naviguer sur le trimaran Macif: c'est un fabuleux bateau et il faut en prendre soin. Arriver au terme de la course, ça rajoute juste un peu de piment, d'autant que terminer la Transat Anglaise, ce n'est pas rien (...) Jusqu'à la fin, il peut se passer plein de choses. Il ne faut pas faire de bêtises ou de mauvaises manoeuvres".
"Depuis hier dimanche, c'est très physique, a pour sa part indiqué Coville. La mer est forte, toute cabossée, ça tape bien et on navigue au près dans du vent fort. Au moment où je parle, Sodebo s'élève de toute sa hauteur, l'étrave décolle, la dérive sort carrément de l'eau et quand ça retombe, c'est impressionnant comme ça tape et ça vibre!"
"J'ai très peu dormi, jusqu'au bout ce sera très physique, a-t-il souligné. Quand tu es un compétiteur, tu joues pour la gagne. On fait un beau duel depuis une semaine avec François. Il reste encore un front à passer, il faut être prudent, faire attention au bateau, surtout ne rien casser. Une petite erreur peut vite arriver (...) Il peut encore se passer des choses, alors je ne veux rien lâcher, ce n'est pas le moment!"