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Après de long mois d'attente, le skipper François Gabart a enfin vu son maxi-trimaran Macif mis à l'eau mardi à Lorient, une étape charnière pour celui qui se dit "excité" par ce nouveau défi.
"Ce qui m'excite, c'est d'apprendre, de progresser, de découvrir des nouveaux bateaux".
Devant son trimaran bleu et blanc de 30 mètres de long et 21 mètres de large flambant neuf, François Gabart ne cache pas sa hâte de tester son nouveau bolide.
Il lui faudra cependant patienter encore un peu pour pousser son bateau dans ses ultimes retranchements.
Le bateau tout neuf devra d'abord subir quelques tests statiques à la base des sous-marins de Lorient, son port d'attache. Puis, le trimaran fera sa première vraie navigation ce week-end ou en début de semaine prochaine, si la météo reste favorable.
Il aura ensuite une dizaine de semaines pour roder son bateau avant la Transat Jacques-Vabre 2015, dont le départ sera donné le 25 octobre au Havre.
Une course qui arrivera trop vite pour que le bateau y donne sa pleine mesure.
"C'est très serré, c'est une évidence. On a vraiment pas de marge, mais on va essayer de ne pas brûler les étapes. A nous de nous organiser pour ne pas avoir des objectifs de performance trop élevés dans le développement du bateau", admet le skipper.
Il est aidé en cela depuis plusieurs jours par Pascal Bidégorry, qui "a une énorme expérience en multicoque et sur ce type de bateau au large", souligne Gabart.
"Ce qui est chouette, c'est qu'il arrive tout de suite à apporter un regard nouveau à toute l'équipe et ça va nous permettre de progresser vite dans les jours et les semaines qui viennent".
-Un jeu d'enfant-
Une aide précieuse pour Gabart qui n'a pas d'expérience significative sur les très grands multicoques.
L'évolution vers les maxi-trimaran semble pourtant une évidence pour le jeune navigateur qui, à 32 ans, détient déjà les records de La Route du Rhum et Vendée Globe, remportés sur son monocoque Imoca.
"Le monde du multicoque en général, c'est le monde de la vitesse, ce sont des bateaux qui vont à peu près deux fois plus vite que les Imoca et ça m'intéresse au plus haut point d'aller le plus vite possible sur la mer", a-t-il expliqué à l'AFP.
"Et je pense que je vais être servi avec ce bateau-là", s'empresse-t-il d'ajouter, les yeux brillants.
L'objectif ultime de ce bateau sera donc La Route du Rhum 2018. Mais avant cela, François Gabart va aussi s'essayer à une autre nouveauté pour lui: battre les grands records de navigation, à commencer par celui du Tour du Monde, à l'hiver 2017-18.
"J'ai battu des records en Imoca, mais pendant des courses, et ce n'était pas l'objectif, mais je n'ai jamais été dans la démarche d'un record pour une traversée de l'Atlantique ou pour faire le Tour du Monde", explique-t-il.
"C'est sûr que c'est un projet qui est ambitieux et compliqué, mais c'est cela qui me passionne", s'enthousiasme le skipper, que la tâche n'effraie guère.
"Le bateau est évidemment plus grand. Mais quand tu as 7-8 ans, et que tu fais ton premier bord en optimiste tout seul et qu'il faut traverser, ben c'est pas rien".
A l'entendre, on croirait presque un jeu d'enfant.