Happy Birthday : |
© AFP/Fred Tanneau
Thomas Coville
en partance pour son Tour du monde en solitaire et sans escale le 12 novembre 2013 à Brest
Après trois tentatives infructueuses, Thomas Coville est reparti mardi de Brest (Finistère) à la barre de son maxi trimaran pour essayer de battre le record du tour du monde en solitaire et sans escale détenu par son compatriote Francis Joyon .
Le temps à battre est de 57 j 13 h et 34 min, établi en janvier 2008 par l'homme de fer de la voile française, Joyon, qui détient d'ailleurs la plupart des grands records océaniques en solo avec un bateau similaire (quoiqu'un peu plus rustique) à celui de Coville.
Coville a franchi la ligne de départ, à la verticale du phare du Créac'h (Ouessant), à 14h33 heure française (13h33 GMT), avec deux ris dans la grand-voile et un petit gennaker (voile de portant).
Pour effacer le nom de Joyon des tablettes, le skipper de Sodebo -un plan Irens d'une trentaine de mètres- devra recouper la ligne avant le 9 janvier 2014 à 04h06 (03h06 GMT).
Sous un ciel plombé qui devrait s'éclaircir au cours de la journée, Coville, 45 ans, va progresser tribord amure et gagner dans l'ouest avant d'empanner (virer de bord vent arrière) autour de 23h00.
Il sera alors à la latitude de la Vendée et débutera un long bord de sud-sud ouest vers le cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne), où le vent devrait forcir à plus de 30 noeuds. Il glissera ensuite en bordure de l'anticyclone avant un second empannage sous La Corogne.
Au cours de cette première nuit, Coville devra maintenir sa vitesse dans une mer difficile et redoubler de vigilance à l'approche de la pointe espagnole où le trafic maritime -navires de commerce, chalutiers- s'intensifie.
C'est la quatrième (bien quatrième) fois que Coville, 45 ans, s'attaque au record du tour du monde en solo, après des tentatives infructueuses en 2008, 2009 et 2011.
C'est dire qu'il connait bien la route et les multiples pièges de ce tour du monde en solitaire et sans escale, l'un des plus grands défis qu'un navigateur puisse se lancer aujourd'hui.
'J'ai du plaisir à faire ce parcours'
"On a une fenêtre (météo) intéressante pour rejoindre l'Equateur en sept jours (...), a confié Coville avant le départ. Nous sommes assez tôt en saison, ce qui est optimal (...) pour l'hémisphère sud (...). C'est donc un timing excellent et de bon augure pour la suite".
"Je vais avoir 48 heures difficiles et très physiques pour quitter le golfe de Gascogne, a-t-il ajouté. Je n'ai pas été le seul à attendre qu'il se calme. Comme nous l'avons vu sur la Mini Transat et la Transat Jacques Vabre, beaucoup de dépressions sont passées et la mer résiduelle est forte. Après les Canaries, l'alizé reste un peu plus mou (...). Au final, nous n'avons pas voulu nous arrêter à ça. La fenêtre idéale n'existe pas et si tu l'attends toujours, tu ne pars jamais".
"Je fais partie des gens pugnaces, a encore affirmé Coville. J'aime aller au bout des choses et j'ai du plaisir à faire ce parcours (...). J'y retourne avec un bateau que je connais par coeur. Je me sens extrêmement privilégié car il existe peu de challenges de ce type".