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© AFP/FRED TANNEAU
Le skipper Thomas Coville
avant son départ de Brest, le 6 novembre 2016, pour une 5e tentative de record du tour du monde en solitaire et sans escale
"Je n'avais jamais vu autant de glaces", a affirmé lundi Thomas Coville , qui tente de battre le record du tour du monde en solitaire avec son maxi-trimaran Sodebo Ultim', et se plaint de conditions très "viriles" à l'entame de l'océan Indien.
Parti de l'île d'Ouessant le 6 novembre à 14h49 (heure française), Coville aura mis 14 j 4 h et 43 min pour dévaler l'Atlantique et passer au sud de la pointe du continent africain, dimanche à 19h33, réalisant ainsi un nouveau temps de référence.
"C'est la 12e ou la 13e fois que je passe le cap de Bonne Espérance mais c'est la première fois que je vois autant (de glaces)" au radar, a-t-il déclaré lundi au cours d'un entretien téléphonique avec quelques journalistes. "Chaque fois que je viens là, il y a plus d'icebergs".
Une fois passé l'anticyclone de Sainte-Hélène - "le truc le plus versatile, le plus lunatique que je connaisse" -, Coville a multiplié les empannages (virements de bord vent arrière) dans un "couloir" entre cette zone de calme et la limite des glaces, où il y avait plus de vent mais aussi des risques de collisions.
Chaque empannage est une man?uvre délicate, a-t-il rappelé, demandant une vingtaine de minutes d'efforts.
Dimanche, a poursuivi Coville, "au moment de passer le 30e parallèle, le vent est monté à 35 n?uds, il y avait une mer démente avec le courant des Aiguilles. Je me suis fait prendre à la gorge, j'étais fatigué et j'ai roulé (réduit la voilure) pour ne pas chavirer".
"Je ne faisais pas le malin, a-t-il dit. Deux fois, le bateau s'est fait soulever l'arrière par une vague, il est parti à la verticale, en surf, et il a planté en bas. J'ai roulé et ralenti. J'étais agacé mais c'était la bonne solution".
"La situation n'est pas facile, a ajouté Coville. J'ai (actuellement) des vagues de 5 à 7 mètres et entre 28 et 35 n?uds de vent. Il y a une énorme dépression dans le sud, qui génère des vagues de plus de 10 mètres. L'Indien, c'est l'océan que je redoute le plus et (...) c'est très viril".
L'entretien a été brièvement interrompu par un spectaculaire "planté" du bateau dans une vague, heureusement sans conséquence. "Ca, c'est du +live+!", a murmuré Coville, dont le bateau enregistrait des pointes à 37 n?uds.