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Après son monocoque Imoca, qui sera mis à l'eau à l'été, le Team Gitana va se doter pour 2017 d'un maxi-multicoque de plus de 30 mètres qui développera la technique de "vol océanique" expérimentée avec Gitana 15.
"On ne sait pas encore si ce sera un catamaran ou un trimaran. L'idée en tout cas c'est de lancer la construction d'un maxi à partir d'octobre, de façon à être à l'eau en avril/mai 2017", a expliqué Cyril Dardashti, directeur général de l'équipe armée par le baron Benjamin de Rothschild, lors d'une visite des chantiers Multiplast à Vannes (Morbihan), où va naître le futur Imoca Gitana 16.
Annoncé entre 31 et 35 mètres, ce maxi-multicoque de Gitana sera situé entre Banque Populaire VII (31 m) et Spindrift 2 (37 m), les maxi-trimarans qui ont terminé aux deux premières places de la dernière Route du Rhum, devant le Mod70 Edmond de Rothschild (Gitana 15), troisième malgré ses "modestes" 23 mètres.
Ce dernier né de la lignée Gitana, lancée par Atmah Gitana I en 1898 à Glasgow, "pourra autant être mené en équipage qu'en solitaire, il pourra viser un certain nombre de records, La Route du Rhum également et pourquoi pas aussi un tour du monde", a précisé M. Dardashti.
- 'Voler, ça fait rêver' -
Construit également chez Multiplast, ce nouveau géant des mers profitera de l'expérience accumulée par Sébastien Josse sur Gitana 15, récemment doté de foils pour augmenter la portance du bateau et qui sert en fait de "prototype" à l'échelle des 2/3 du futur bolide.
Révolutionnaire, le futur Maxi le sera. "C'est la pensée du Gitana Team, c'est ma pensée. Il vaut mieux essayer, quitte à avoir un ou deux ratés, que d'attendre trois, quatre, cinq ans qu'un multicoque à foils voit le jour. Il serait de toute façon moins performant que celui qui aura défriché une voie", a expliqué le skipper.
Mais tout en haut du cahier des charges figurera bien la fiabilité.
"On parle de voler, ça fait rêver parce qu'on a vu les AC72 (NDLR: les bateaux de la dernière Coupe de l'America), mais ce n'est pas ce qu'on cherche. On ne cherche pas à vendre du rêve, du vol. On cherche à adapter ce vol à notre milieu qui est la course au large", a souligné Josse. "On sait que naviguer à 40 n?uds avec cinq mètres de houle, ce n'est pas possible. Par contre naviguer à 35-40 n?uds dans des alizés modérés, ça c'est réalisable".
- Vendée Globe 2016 -
"Si on gagne 1, 2, 3 ou 4 n?uds ce sera quelque chose d'assez considérable alors que ça fait des années qu'on se bat pour gagner quelques dixièmes de n?ud", a estimé Josse.
Entre-temps, Sébastien Josse reviendra à ses premières amours, avec l'Imoca Gitana 16, qui devrait être mis à l'eau en juillet. Un monocoque qui visera notamment la Transat Jacques Vabre 2015 et la Transat Anglaise 2016.
Mais le principal objectif sera le Vendée Globe, dont le départ est prévu le 6 novembre 2016. Une course chère au skipper, qui avait dû abandonner au cours de l'édition 2008 alors qu'il était à la lutte pour la gagne.
Imoca nouvelle génération, Gitana 16 sera lui aussi doté de dérives pour augmenter la portance verticale et redresser ainsi le bateau, qui naviguera plus à plat, ce qui augmentera sa capacité à porter de la voile et donc sa vitesse.
Là encore, fiabilité a été le maître-mot, a expliqué Antoine Koch, le responsable du bureau d'études de Gitana, rappelant que les plus longues courses sur ces bateaux durent 80 jours.
"On ne voulait pas faire un bateau pour gagner les entraînements autour des Glénan, on a fait un bateau pour le Vendée Globe", a-t-il résumé. Mais comme pour tout engin de compétition, le seul juge de vérité sera la course.
"On saura au passage du Cap Horn si on s'est planté ou pas", a conclu Antoine Koch.