Happy Birthday : |
© AFP/Damien MEYER
Le monocoque de Vincent Riou
au départ du Vendée Globe, le 6 novembre 2016 aux Sables-d'Olonne
Bis repetita ! L'Atlantique sud n'aime décidément pas Vincent Riou ... Comme lors du dernier Vendée Globe, il y a 4 ans, dans le même océan et pour à peu près la même raison, le skipper de PRB a été contraint lundi à l'abandon, victime la veille d'un choc avec un OFNI.
Riou, 44 ans, était l'un des favoris de la course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, dont il a gagné la 5e édition en 2005. Il a fini 3e en 2009 et été obligé de jeter l'éponge dans la dernière édition, en 2012, après avoir heurté une bouée métallique à la dérive.
Lundi, il occupait la 5e place et faisait route à vive allure au sein du groupe de tête dans l'Atlantique sud, en direction du cap de Bonne Espérance (Afrique du Sud).
A la barre de son monocoque orange VPLP-Verdier, équipé de dérives classiques (droites) et non de foils, il avait effectué un superbe début de course, faisant longtemps jeu égal avec les +foilers+, ces +bateaux à moustaches+ avantagés aux allures portantes.
Le skipper de PRB a déclaré avoir percuté un objet flottant non identifié dimanche matin. Riou n'a pas, dans un premier temps, détecté de dégâts, a expliqué son équipe. Mais trois heures plus tard, la quille est entrée en résonnance et émis des bruits stridents. Ces bruits se sont amplifiés dans la nuit de dimanche à lundi.
Compte tenu des conditions météo, il n'a pas pu procéder tout de suite à une inspection du puits de quille.
- Cap sur l'Afrique du Sud -
Lundi matin, profitant d'une accalmie, Riou s'est aperçu que l'axe de quille basculante avait été abîmé dans le choc. Cette pièce en titane est un élément important du bateau. Elle permet de connecter la quille au monocoque par l'intermédiaire d'une rotule en plastique et c'est également cet axe qui permet la rotation de la quille.
Dans le choc, cette rotule s'est cassée, entraînant un frottement entre l'axe de quille et le support de la rotule. A terme, et alors qu'il reste encore l'océan Indien, l'océan Pacifique et toute la remontée de l'Atlantique à parcourir, l'intégrité du bateau est en péril, a souligné l'équipe PRB.
© AFP/DAMIEN MEYER
Vincent Riou
à la barre de son monocoque "PRB", lors du départ du Vendée Globe aux Sables-d'Olonne, le 6 novembre 2016
"La déception est importante, a reconnu Riou. Mais c'est comme à chaque fois, il faut continuer à vivre et pour moi, la suite, c'est ramener mon bateau en toute sécurité quelque part à terre".
"Je ne sais pas quoi penser, a-t-il ajouté. Cette avarie est survenue à peu près au même moment que celle d'il y a quatre ans. Quand je suis passé devant Salvador (Brésil, ndlr) il y a quelques jours, j'ai passé ma nuit à y penser. Comme j'avais passé Salvador, je me suis dit 'c'est bon, nous avons chassé nos démons'. Et en fait, comme il y a quatre ans, à la même place, 14 jours après le départ, on a une collision avec des incidences irréparables. C'est dur !"
Riou a précisé que "le plus simple" était de faire route vers Le Cap (Afrique du Sud). "Je suis en train de regarder si je peux trouver là-bas tout ce qu'il faut", a-t-il dit.
Il s'agit du deuxième abandon depuis le départ le 6 novembre, après celui de Bertrand De Broc. Tanguy de Lamotte, dont le bateau a subi une grave avarie, a pour sa part décidé de rentrer aux Sables-d'Olonne, point de départ du Vendée Globe, refusant toutefois de parler d'abandon.
A 18h00, le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) était toujours en tête de la course, devant les Français Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) et Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII).