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© AFP/JEAN-SEBASTIEN EVRARD
Des voiliers des skippers du 8e Vendée Globe dans le port des Sables-d'Olonne, le 31 octobre 2016, à moins d'une semaine du départ
Aux Sables-d'Olonne, les 29 voiliers du huitième Vendée Globe tirent encore sur leurs aussières mais leurs skippers sont déjà ailleurs, dans une bulle qui les isole du barnum médiatique d'avant le départ, et tous attendent impatiemment le coup de canon libérateur du 6 novembre.
Lorsqu'ils seront sortis du chenal des Sables, ces marins de l'extrême, ces aventuriers du Grand Sud, auront devant leurs étraves quelque 21.638 milles (environ 40.075 km) d'inconnu, de navigation dans les mers les plus dures du globe. Oublié, le cauchemar des myriades de sollicitations de leurs sponsors, des organisateurs et des journalistes : place au large !
Le Vendée Globe, c'est la course de voile la plus folle, la plus dangereuse et la plus belle au monde. La course majuscule, autour du monde, en solitaire et sans escale. L'"Everest des mers", son surnom, est né en 1989 et se déroule tous les quatre ans avec des Imoca, des monocoques de 18,28 m.
Cette année, une petite dizaine de concurrents jouera la gagne, avec des voiliers récents et parfaitement optimisés. D'autres - comme les quatre sexagénaires inscrits - seront là pour l'aventure, pour "boucler la boucle" à la barre de bateaux plus anciens mais éprouvés.
"Ce Vendée Globe réunit un plateau complètement disparate. Les profils des marins sont très variés, les différentiels de vitesse sont énormes entre les bateaux. Le spectre est beaucoup plus ouvert qu'il ne l'était auparavant. C'est le Vendée Globe des extrêmes", résume Jean Le Cam , qui n'a pas manqué une édition depuis 2004.
- La bataille d'Hernani des foils -
Malgré un parcours toujours plus long, avec l'instauration de "portes de glaces", puis de zones d'exclusion, qui interdisent aux concurrents de descendre trop au sud en latitude et de risquer une collision avec un iceberg, les marins du Vendée Globe tournent toujours plus vite autour de la planète.
© AFP/Sabrina BLANCHARD
Le parcours du Vendée Globe 2016-2017
Titouan Lamazou , le premier vainqueur, avait terminé sa circumnavigation en 109 j 08 h et 47 min. François Gabart, qui a remporté en 2013 la dernière édition, n'a mis que 78 j 02 h et 16 min. Plus fort que Phileas Fogg !
Pour la première fois, la 8e édition rassemble d'un côté des voiliers équipés de dérives droites classiques, et de l'autre des bateaux plus récents dotés de foils, des "moustaches" permettant notamment de soulager la coque et d'atteindre des vitesses naguère réservées aux multicoques.
Depuis des mois, coureurs et architectes s'affrontent sur le sujet. Une vraie bataille d'Hernani ! Si les foils permettent d'aller plus vite à certaines allures (au travers et au portant), mais pas à toutes, surtout, leur fiabilité - a fortiori dans une course aussi longue - est sujette à caution.
Réponse vers le 20 janvier, date estimée de l'arrivée des premiers aux Sables-d'Olonne.
Au départ, le plateau est particulièrement riche, quantitativement et qualitativement, avec 29 skippers contre 20 en 2012 (mais 30 en 2008, le record). Un regret toutefois, il n'y aura aucune femme. Cela ne s'était pas produit depuis la deuxième édition en 1992 ! Une incongruité alors que de plus en plus de femmes se lancent dans la course au large.
- Les Français restent favoris -
La flotte comptera un ancien vainqueur, Vincent Riou (PRB), qui l'avait emporté en 2004-2005, et des coureurs de dix nationalités différentes.
© AFP/LOIC VENANCE
Le bateau de Vincent Riou
(PRB), le 5 octobre 2016 au large de Port-la-Forêt
Les Français, qui règnent sur la voile océanique en solo depuis des décennies, sont largement majoritaires et seront une nouvelle fois favoris.
Riou, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), deuxième des deux dernières éditions, Sébastien Josse (Edmond de Rothschild), Jérémie Beyou (Maître Coq), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), Paul Meilhat (SMA) et Morgan Lagravière (Safran) sont les meilleurs espoirs tricolores.
Certains étrangers ne leur feront pas de cadeau, à commencer par le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss), qui, pour sa quatrième participation, rêve de faire triompher l'Union Jack aux Sables-d'Olonne.
Le plus jeune concurrent, le Suisse Alan Roura (La Fabrique), 23 ans, affirme "n'avoir jamais passé plus de trois mois sans naviguer" depuis sa naissance. Le plus âgé, l'Américain Rich Wilson (Great America IV), 66 ans, profitera lui du Vendée Globe pour "se faire des amis et voir des albatros".