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© AFP/Jean-Marie Liot
Le monocoque Banque Populaire skippé par le Français Armel Le Cléac'h à l'entraînement avant le Vendée Globe, le 24 septembre 2012 au large de Lorient.
Après trois semaines de mer, les premiers concurrents du Vendée Globe, la course autour du monde en solitaire et sans escale, sont entrés dans l'océan Indien, le "pays de l'ombre", et les choses sérieuses commencent vraiment.
"Maintenant, ils sont dans le +dur+: de la mer, du froid, de l'humidité... Des conditions pas faciles" qui vont durer environ un mois, "avec une succession de fronts, des icebergs peut-être", a déclaré lundi Alain Gautier , le conseiller sécurité de l'organisation et vainqueur du Vendée Globe 1992-1993.
Titouan Lamazou , vainqueur de la première édition du +Vendée+ en 1990, avait qualifié de "pays de l'ombre" l'océan Indien, vaste étendue d'eau entre le cap des Aiguilles (sud de l'Afrique du Sud) et la Tasmanie, au sud-est de l'Australie.
Lumière rasante, mer cassante et souvent anarchique, vents violents, atmosphère froide et humide, risques de collision avec des iceberg ou des growlers (blocs de glace flottant entre deux eaux)... L'histoire du Vendée Globe et des autres courses autour du monde montre que l'océan Indien est souvent plus brutal que le Pacifique.
"L'Indien ne laisse pas passer les cow-boys et leurs montures aussi facilement que ça", résume Gautier.
Les premiers milles dans le Grand Sud, l'entrée dans les 40e (degrés de latitude sud) Rugissants, un milieu extraordinairement hostile, pays des albatros où les trains de dépressions se suivent à intervalles réguliers, peuvent casser les navigateurs les plus aguerris.
Malheur à celui qui aura des chutes de moral, dont le bateau aura la moindre faiblesse technique...
Lundi, au 23e jour de mer depuis le départ des Sables-d'Olonne (Vendée), trois skippers français se relayaient en tête de la course: Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) et François Gabart (Macif).
A 12h48 heure française (11h48 GMT), Le Cléac'h a été le premier concurrent à franchir la longitude du cap de Bonne-Espérance (au sud du continent africain). Le Finistérien a par la même occasion établi un nouveau temps de référence entre Les Sables-d'Olonne et ce cap mythique en 22 j 23 h et 48 min, effaçant des tablettes les 24 j 02 h et 18 min de Vincent Riou en 2004.
Le Cléac'h, Dick et Gabart ont en commun d'être à la barre de plans VPLP-Verdier de dernière génération -le plus ancien est Virbac-Paprec 3, lancé en mai 2010, le plus récent Macif, mis à l'eau en août 2011- et très proches les uns des autres. Les carènes, notamment, sont rigoureusement similaires.
Autre point commun, les trois skippers sont (en compagnie de quelques autres) passés par le pôle Finistère course au large de Port-la-Forêt, véritable "usine à coureurs océaniques".
Ils ont multiplié les régates d'entraînement, suivi des stages météo, participé parfois à la conception de leur bateau. Des heures et des heures de préparation dont ils touchent maintenant les bénéfices, disputant le Vendée Globe comme une Solitaire du Figaro...
Classement à 16h00 de Paris:
1. Armel Le Cléac'h (FRA/Banque Populaire) à 17.873,1 milles de l'arrivée2. Jean-Pierre Dick (FRA/Virbac Paprec 3) à 45,6 milles du premier3. François Gabart (FRA/Macif) à 66,64. Bernard Stamm (SUI/Cheminées Poujoulat) à 108,45. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 187,96. Mike Golding (GBR/Gamesa) à 496,27. Jean Le Cam (FRA/SynerCiel) à 525,08. Dominique Wavre (SUI/Mirabaud) à 561,69. Javier Sanso (ESP/Acciona) à 1001,910. Arnaud Boissières (FRA/Akena Vérandas) à 1510,8