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© AFP/Marine Nationale
Armel Le Cléac'h à bord du Banque Populaire VIII en tête du Vendée Globe, le 1er décembre 2016, au large des îles Kerguelen
Armel Le Cléac'h respire : après plusieurs jours passés au ralenti, le skipper breton a retrouvé de la vitesse et crû son avance en tête du Vendée Globe vendredi, alors que le cap Horn a vu trois nouveaux navigateurs, Jean-Pierre Dick (4e), Jean Le Cam (5e) et Yann Eliès (6e), le doubler en dix heures.
Les variations de l'écart entre Le Cléac'h (Banque populaire VIII) et Alex Thomson (Hugo Boss) rappellent un élastique : après s'être tendu à un maximum de 800 milles, il s'est subitement réduit à 28 milles vendredi à 05h00 (04h00 GMT) avant de se relâcher à nouveau. A 18h00 (17h00 GMT), le Français compte une avance de 132 milles sur le Gallois.
Une bouffée d'oxygène pour le leader, qui a enfin pu accélérer après avoir été piégé dans un anticyclone au large de l'Uruguay. C'est désormais Thomson qui y est empêtré, ne pouvant que voguer lentement à cause des vents faibles de "3 à 4 noeuds" (entre 5 et 10 km/h).
"Je vais perdre une partie des milles que je viens de reprendre à Armel, a concédé le Britannique. J'ai quand même bien réduit l'écart, et mieux vaut cette situation qu'être à 800 milles de l'adversaire !"
Alors que les Sables d'Olonne sont encore à plus de 5.000 milles (plus de 9.200 km) de l'étrave de Le Cléac'h, Thomson a bien en tête que la course est loin d'être jouée et attend encore pour jouer son va-tout.
"Nous verrons comment la situation évolue au niveau du Pot au noir (la zone de convergence intertropicale, une zone météorologique très variable, ndlr). L'objectif est d'avoir encore ma chance de l'emporter quand nous naviguerons plus au nord dans l'Atlantique", a-t-il expliqué.
- Kung-fu et cap Horn -
Jusqu'au cap Frio, à l'est de Rio de Janeiro, les organisateurs prévoient justement "des bulles sans vent, des tentacules anticycloniques, des mini-dépressions, des alizés asthmatiques, des fluctuations imprévisibles de Sainte-Hélène, des +pamperos+ (fortes rafales de vent froid, ndlr) qui descendent de la cordillère des Andes", soit autant d'obstacles qui risquent de pimenter le réveillon des deux hommes de tête.
Derrière, le Néo-Zélandais Conrad Colman (Foresight Natural Energy, 9e) a connu une journée difficile. Son bateau s'est couché dans une rafale et une de ses voiles s'est déchirée. "Un maître de kung-fu n'aurait pas fait mieux, un mouvement rapide et efficace !", a-t-il décrit.
Pour lui, la route jusqu'au mythique cap Horn est encore longue. Vendredi, trois skippers ont doublé le "Cap dur" et attaquent la remontée de l'Atlantique : Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac, 4e) à 7h34 (6h34 GMT), Jean Le Cam (Finistère Mer Vent, 5e) à 16h48 (15h48 GMT) puis Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir, 6e) à 17h56 (16h56 GMT).
Dick a publié une photo de lui tout sourire en le franchissant pour la cinquième fois de sa vie, l'aube chilienne en arrière-plan. "C'était un beau passage ce coup-ci, j'ai bien vu le cap dans la pénombre. Je suis passé à moins de 5 milles (moins de 10 km), c'était impressionnant !", a ressenti le Niçois.