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© AFP/MARINE NATIONALE
Alex Thomson à bord de son voilier Hugo Boss, sur la route du Vendée Globe, au large des Îles Kerguelen, le 30 novembre 2016
A peine plus d'un noeud dans l'après-midi : piégé dans une zone sans vent au large des Canaries, Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) piétine vendredi, à six jours de l'arrivée attendue du Vendée Globe. Alex Thomson (Hugo Boss) grignote, mais ça devrait bientôt être à son tour de ralentir.
En tête de la flotte depuis plus de quarante jours, Le Cléach, deuxième des deux dernières éditions de la course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance - à un souffle de François Gabart il y a quatre ans - n'a aucune envie de voir le scénario se répéter, à l'heure de vivre son dernier week-end en mer.
Problème : le Breton a vécu une journée de vendredi au ralenti, pire que la veille. Tout juste plus d'un noeud au pointage de 15h00 (14h00 GMT), autour de trois noeuds à ceux de midi (11h00 GMT) et de 18h00 (17h00 GMT). Et un différentiel de cinq noeuds à l'avantage de Thomson sur les dernières 24 heures (7 noeuds contre 12).
Logiquement, la menace galloise se précise. En 24 heures, le retard du skipper britannique a fondu d'une centaine de milles, passant de 214 milles à 121,8 milles vendredi soir.
- 'Me rapprocher le plus possible' -
"La seule manière de mettre plus de pression sur Armel, c'est de me rapprocher de lui. C'est ce que j'essaie de faire, j'essaie de me rapprocher le plus possible", a expliqué Thomson à l'occasion d'un échange avec ses supporters sur les réseaux sociaux dans l'après-midi.
"Armel sait que mon bateau peut être rapide", a-t-il insisté.
"Je n'ai pas de pression, je ne m'attendais pas du tout à être dans cette position, je suis très content d'en être là", a affirmé celui qui navigue avec un de ces deux foils, ces appendices qui soulagent le bateau, cassés depuis une collision avec un objet flottant non identifié (OFNI) après une douzaine de jours de course.
Mais l'éclaircie pourrait être de courte durée pour le Gallois.
"La tendance devrait s'inverser dans les prochaines heures", estiment les organisateurs, qui anticipent un coup d'accélérateur de Le Cléac'h et, au contraire, un coup de mou pour Thomson.
Premier indice : la vitesse du monocoque Hugo Boss était tombée sous les cinq noeuds au pointage de 18h00.
La méfiance reste toutefois de mise. "Les vents vont rester instables et faibles durant les prochaines 48 heures", soulignent les organisateurs.
- Ecart infime -
Si la remontée de l'Atlantique plonge le duo de tête dans l'incertitude, Le Cléac'h et Thomson sont toujours attendus aux Sables d'Olonne jeudi prochain. En 2013, Gabart, vainqueur, n'avait précédé le navigateur de Banque Populaire que de 3 heures et 17 minutes.
Quatre ans plus tard, l'écart entre les deux premiers à boucler ce tour du monde pourrait de nouveau être infime à l'échelle de plus de 70 jours de mer.
Au large de l'archipel du Cap Vert, Jérémie Beyou (Maître CoQ) poursuit lui sa route vers le podium final. Avec 330 milles avalés, il a été le plus rapide de la flotte ces dernières 24 heures.
Derrière, Jean-Pierre Dick (4e, StMichel-Virbac) a établi un nouveau temps de référence entre le cap Horn et l'équateur, qu'il a franchi jeudi, en 13 jours 03 heures 59 minutes.
Une nouvelle qu'il a jugée "incroyable". "Ca fait plaisir d'apprendre ça ! Je ne pensais pas avoir été le plus rapide depuis le cap Horn car les conditions météo ont beaucoup varié. Il a fallu s'activer. C'est une belle satisfaction", a-t-il ajouté.
Deux bateaux supplémentaires ont rejoint le quatuor de tête dans l'Atlantique Nord vendredi : ceux de Yann Eliès, désormais cinquième, et de Jean Le Cam (6e), qui ont changé d'hémisphère à une demi-heure d'intervalle, en tout début de nuit.
Classement vendredi à 18h00 (17h00 GMT):
1. Armel Le Cléac'h (FRA/Banque populaire VIII) à 1.781 milles de l'arrivée
2. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 121,84 milles du premier
3. Jérémie Beyou (FRA/Maître CoQ) à 650,01
4. Jean-Pierre Dick (FRA/StMichel-Virbac) à 1134,1
5. Yann Eliès (FRA/Quéguiner-Leucémie Espoir) à 1266,66
6. Jean Le Cam (FRA/Finistère Mer Vent) à 1269,85
7. Louis Burton (FRA/Bureau Vallée) à 2737,42
8. Nandor Fa (HUN/Spirit of Hungary) à 4149,82
9. Eric Belion (FRA/CommeUnSeulHomme) à 4686,41
10. Conrad Colman (NZL/Foresight Natural Energy) à 4886,53