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© AFP/DAMIEN MEYER
Armel Le Cléac'h, le 23 septembre 2016 au large de Lorient lors de ses préparatifs pour le Vendée Globe
Le yo-yo semble décidément le passe-temps favori d'Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) et Alex Thomson (Hugo Boss). Profitant de l'entrée du Breton dans une zone plus calme jeudi, le Britannique a - une nouvelle fois - amorcé un rapprochement à tout juste une semaine de l'arrivée attendue aux Sables d'Olonne.
Le Gallois avait fait le coup après le passage du cap Horn, doublé le 23 décembre par Le Cléac'h, habitué à la deuxième place dans la prestigieuse course en solitaire autour du monde, sans escale et sans assistance (2008-2009 derrière Michel Desjoyeaux , 2012-2013 derrière François Gabart). Alors repoussé à plus de 800 milles, Thomson avait fondu sur son rival dans la semaine qui avait suivi, jusqu'à revenir à moins de 30 milles.
Puis le Breton avait repris ses distances, non sans voir régulièrement le Britannique réduire l'écart, à la faveur de conditions météo plus favorables. D'abord au large des côtes brésiliennes, puis de manière plus pressante autour du Pot au Noir.
Rebelote ce jeudi. Au classement, voilà Thomson revenu à 214 milles de la tête à 18h00 (17h00 GMT), contre 250 milles au premier pointage de la journée (05h00, 04h00 GMT), alors que les deux concurrents sont attendus dans sept jours, le 19 janvier, dans le fameux chenal vendéen.
Et, même si les conditions sont instables, ça devrait continuer, prévient Le Cléac'h, passé sous la barre des 2.000 milles le séparant de l'arrivée jeudi. "On commence à avoir un peu l'habitude de ce yo-yo depuis le cap Horn... (...) Les prochaines heures vont être meilleures pour lui : il va rester dans l'alizé avant de rentrer dans cette zone de vent plus faible, donc il va réduire l'écart", explique-t-il par téléphone à une poignée de journalistes.
- 48 heures décisives -
"Je reste pragmatique et optimiste, je devrais pouvoir réduire l'écart", abonde Thomson dans un communiqué des organisateurs. Mais s'il a réactivé la menace, le Gallois sait toutefois qu'il n'a plus de temps à perdre.
"Si au cours des deux jours à venir je n'arrive pas à réduire l'écart à moins de cinquante milles, mes chances de l'emporter seront assez faibles", estime-t-il.
"C'est sûr que j'aurais bien aimé avoir une météo comme celle d'il y a quatre ans, ça aurait été beaucoup plus facile. (...) Il n'y avait pas eu vraiment de yo-yo, c'était stable, se souvient Le Cléac'h. Mais ce n'est pas le cas (cette année)."
Car la dernière semaine de course ne s'annonce pas de tout repos pour le duo de tête, en mer depuis 67 jours.
Ca commence par "cette phase de vent faible qui va nous accompagner deux, trois jours jusqu'aux Açores", ça se poursuivra avec "du vent soutenu qui va nous propulser au large du golfe de Gascogne", avant de connaître "une transition de vent faible" et de "finir au près", énumère le skipper breton.
"Il y a encore du boulot, ce n'est pas tout droit", résume-t-il.
A distance de la bataille aux avant-postes, la journée a été marquée par le retour dans l'hémisphère Nord de Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), quatrième, qui a franchi l'Equateur à 11h33 (10h33 GMT).
Les heures à venir s'annoncent plus clémentes pour lui : il devrait traverser le Pot au Noir sans encombre. "Cela ne devrait pas prendre plus d'une journée", selon ses estimations.
Dans la matinée, un dixième skipper, le Néo-Zélandais Conrad Colman (Foresight Natural Energy) avait lui doublé le cap Horn et entamé la remontée de l'Atlantique.
Ils sont encore huit dans le Pacifique : la moitié devrait changer d'océan dans le week-end.