Happy Birthday : |
© AFP/Damien MEYER
Le skipper français Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) franchit en vainqueur la ligne d'arrivée du Vendée Globe, le 19 janvier 2017 aux Sables-d'Olonne
"Ce sera mieux quand il sera là au ponton tout à l'heure": les yeux rivés sur l'écran géant du port des Sables d'Olonne, quelques milliers de personnes attendaient de pied ferme l'arrivée au port jeudi soir du vainqueur et nouveau recordman du Vendée Globe, le Français Armel Le Cléac'h.
Peu après 16H35, le skipper de Banque Populaire VIII a coupé la ligne d'arrivée de la 8e édition de cette course à la voile en solitaire autour du monde, sans escale et sans assistance, après 74 jours 3 heures 35 minutes et 46 secondes de navigation, améliorant de près de quatre jours le précédent record de son compatriote François Gabart.
Une victoire timidement acclamée à Port Olona, où des milliers de spectateurs devront encore un peu patienter avant de pouvoir apercevoir de plus près le Breton de 39 ans, par un froid de plus en plus glacial à mesure que le soleil décline.
"L'émotion est un peu là, mais elle sera encore plus là quand il va arriver tout à l'heure", à terre, lance Christelle Lalle, 49 ans, arrivée "très tôt" jeudi matin "pour avoir la meilleure place", coincée derrière une barrière, l'écran géant et le podium en face d'elle, et avec une vue plongeante sur le ponton où l'Imoca "Banque Populaire VIII" amarrera en début de soirée.
"C'est surhumain ce qu'ils font, c'est quelque chose d'exceptionnel, il faut avoir des tripes", ajoute la quadragénaire originaire de Troyes.
Derrière elle, le public, bien moins dense que pour le départ le 6 novembre des 29 skippers - dont 11 ont abandonné depuis - regarde presque silencieusement les images projetées sur un écran géant, montrant un Armel Le Cléac'h le visage marqué mais grand sourire, levant les bras en l'air, puis embrassant sa voile et son monocoque.
- 'Sur les charbons ardents' -
"C'est énorme, c'est une émotion incroyable (...). Je la voulais tellement cette victoire", déclare le skipper encore à bord de son Imoca, rejoint par son équipe et ses proches, avant de fondre en larmes, puis d'embrasser sa femme Aurélie et ses deux enfants.
Soulagée de voir son "favori" franchir la ligne d'arrivée, Sabrina Cheret, Nantaise de 38 ans, est maintenant "pressée de le voir arriver": "cela faisait une petite semaine qu'on était en stress, qu'on suivait les classements. On est sur les charbons ardents".
"On n'est pas trop mal placé, donc on reste là jusqu'à le voir" de près, raconte la mère de famille, munie "de +combi+ de ski, gants, bonnets, chaufferettes et couvertures de survie".
Le téméraire public devra attendre, comme le marin, la prochaine marée haute pour voir peu à peu le bateau vainqueur remonter le chenal jusqu'au port, escorté de plusieurs dizaines d'embarcations, et enfin célébrer le premier sacre du Breton sur cette course surnommée "l'Everest des mers", après deux précédentes tentatives et deux deuxièmes places.
Après être descendu de son bateau, Armel Le Cléac'h viendra saluer le public lors d'une brève cérémonie, à quelques dizaines de mètres de la foule.
Professeur d'Armel Le Cléac'h à l'Institut national des sciences appliquées (Insa) de Rennes, Gérard Vaillant, 53 ans, salue la victoire d'un marin "au c?ur énorme et au grand courage".
"Quand il était sur les bancs de l'Insa en 1999, il rêvait d'être skipper professionnel, de Vendée Globe. Il fait partie de cette poignée de personnes qui se donnent les moyens de réaliser leurs rêves", souligne le professeur, accompagné de son épouse et d'une banderole proclamant "Bravo Armel et merci".
"On vibre et c'est beaucoup d'émotion de le voir arriver et de passer la ligne. On va fêter ça dignement", promet-il.
Le marin a quant à lui prévu de fêter sa victoire vendredi soir aux Sables d'Olonne, lors d'un "petit dîner" avec sa femme, ses deux enfants, ses frères, s?urs, neveux et nièces, a confié son frère aîné Gaël.