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© AFP/STRINGER
Armel Le Cleac?h à bord de Banque Populaire VIII, le 30 novembre 2016 au large des îles Kerguelen en Islande
Le rêve n'est plus qu?à quelques encablures... Après avoir terminé deux fois deuxième, Armel Le Cléac'h est tout près de remporter jeudi son premier Vendée Globe, le Graal des marins en solitaire, devant une foule immense qui viendra accueillir son héros aux Sables d'Olonne.
Sauf accident, le Français de 39 ans, en tête de la course depuis un mois et demi, devrait arriver aux Sables d'Olonne, sur la côte vendéenne, jeudi vers 16h30. Au terme de 74 jours de course, soit quatre de mieux que le temps de référence établi par François Gabart en 2012/2013 (78 j 2 h 16 min).
Au classement de 12h00 jeudi, Le Cléac'h (Banque Populaire VIII) était à 60 milles de l'arrivée (111 km), loin de son poursuivant immédiat, Alex Thomson (pointé à 101,42 milles soit 187,33 km), avec qui il livre un duel depuis le départ le 6 novembre.
Le Gallois de 42 ans ne devrait pas passer la ligne avant 02h00 vendredi. A son grand désespoir. Il ne sera pas le premier étranger à remporter le Vendée Globe. En tout cas pas cette fois.
- Attention au trafic -
Reste que Le Cléac'h peut toujours être pénalisé par un problème technique ou entrer en collision avec un bateau de pêcheur ou un cargo alors que le trafic maritime est dense dans cette ultime portion de la course.
Mais le Breton est dans une dynamique exceptionnelle et il a su tirer avantage d'une course au contact.
© AFP/Laurence SAUBADU, Paul DEFOSSEUX
Vendée Globe 2016-2017
Ce père de deux enfants, issu d'une famille de marins côté maternel et qui a grandi avec deux frères et une soeur, s'est entièrement dédié à cette course. Son bateau a été spécialement conçu pour cette édition, et équipé de ces fameux foils, restés intacts.
Le Cléac'h, impressionnant de maîtrise, tant sur le plan technique que mental, a sans doute hâte de se débarrasser de cette image du Poulidor de la voile qui lui colle à la peau.
Il avait terminé deuxième de son premier Vendée Globe en 2008/2009, puis encore deuxième de la dernière édition, derrière un jeune loup de 29 ans, François Gabart.
- De la houle à la foule -
© AFP/Marine Nationale
Le moncoque Hugo Boss, skippé par Alex Thomson au large des Îles Kerguelen, le 30 novembre 2016
Voilà huit ans qu'il attend de remonter en vainqueur le chenal qui mène à Port Olona, le long duquel quelque 350.000 personnes sont attendues jeudi. Un moment qui s'annonce intense et chargé en émotions, malgré le grand froid.
"A partir du moment où tu coupes la ligne, tu te laisses porter par le système, par le spectacle que t'offre le public", raconte à l'AFP Gabart, qui sera là jeudi, tout comme Vincent Riou , victorieux en 2004/2005.
Riou aura un pincement au coeur alors qu'il a dû abandonner dans cette édition deux semaines après le départ après avoir heurté un cétacé. Il n'a pas oublié le tourbillon de l'arrivée d'un vainqueur.
"C'est de l'euphorie. L'épuisement, ça vient après mais plus tard. L'arrivée c'est compliqué, il se passe beaucoup de choses. Quand on est arrivé, on n'est pas tout à fait arrivé, on a arrêté la machine. Avant de s'asseoir, de se retourner et de voir le chemin parcouru, il se passe du temps", raconte-t-il.
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Armel Le Cléach sur "Banque Populaire VIII", le 23 septembre 2016, au large de Lorient
S'il réussit son pari, Le Cléac'h sera le 7e navigateur à remporter le Vendée Globe, course autour du monde en solitaire en monocoque de 60 pieds (18,28 m) sans escale et sans assistance lancée il y a 28 ans. Michel Desjoyeaux s'est imposé deux fois (2001 et 2009).
"Avant d'arriver, on connaît tout le protocole à respecter, mais ce qu'on ne sait jamais c'est comment on va vivre les émotions. La seule inconnue c'est l'heure à laquelle on va aller se coucher", glisse Desjoyeaux.