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© AFP/Jean-Marie Liot
Le skipper français Armel Le Cléac'h à la barre de son monocoque Banque Populaire s'entraîne avant le Vendée Globe, le 24 septembre 2012 au large de Lorient
Trente-huit jours après leur départ des Sables-d'Olonne, Armel Le Cléac'h et François Gabart croisaient mardi dans le Pacifique, troisième océan d'un Vendée Globe qui ressemble de plus en plus à une Solitaire du Figaro.
Le Cléac'h (Banque Populaire), qui grignotait l'avance de Gabart (Macif) depuis 48 heures, a finalement dépassé son rival dans la nuit de lundi à mardi.
Les deux hommes ont franchi la longitude de 146 degrés 55 minutes Est, méridien qui marque symboliquement l'entrée dans le Pacifique. Le Cléac'h est passé le premier à 08h08 (heure française), suivi de Gabart à 08h24.
Le skipper de Banque Populaire possédait alors environ 2 jours et demi d'avance sur le temps de Michel Desjoyeaux , vainqueur du Vendée Globe 2008-2009.
"Il y a beaucoup de milles à parcourir avant de voir le cap Horn, a indiqué Le Cléac'h. Après les Pyrénées, ce sont les Alpes."
"Waouh! Je suis dans le Pacifique. C'est une belle nouvelle ça, a déclaré Gabart. Je suis ravi même si je n'ai pas vu de grosses différences entre les deux (Indien et Pacifique). C'est parfait, il ne reste plus que cet océan, le cap Horn et hop, direction la maison. Ça me va comme programme."
Les deux frères ennemis en ont donc fini avec l'océan Indien et vont désormais aborder la plus grande traversée océanique de la course.
La lutte entre les deux skippers est d'une intensité digne d'une Solitaire du Figaro. Sauf que là, il s'agit d'une régate planétaire de quelque 24.000 milles (44.500 km).
Les navigateurs ont maintenant une immense étendue d'eau -environ 5.000 milles- devant leurs étraves, avec trois "portes des glaces" à franchir: Nouvelle-Zélande, Pacifique Ouest et Pacifique Est. Après, ce sera le Horn et le retour aux Sables-d'Olonne après avoir "remonté" l'Atlantique.
Au milieu du Pacifique, les concurrents seront à 2.200 milles de la première terre, soit près de huit jours de mer et hors de portée des secours aériens. Ils ne pourront plus compter que sur eux-mêmes.
"Arrêt buffet" pour Le Cam
Derrière Le Cléac'h et Gabart, le reste de la flotte a fait le gros dos dans des conditions météo parfois erratiques et souvent brutales, typiques de l'océan Indien.
En plus d'une luxation du coude, Bertrand de Broc (Votre nom autour du monde, 11e) a signalé "un impact à l'avant" de son bateau et la "perte de l'emmagasineur de gennaker" qui le ralentit un peu. Il n'exclut pas de se mettre au mouillage dans une baie abritée -peut-être sur l'île Auckland, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Zélande- pour réparer.
Jean Le Cam (SynerCiel, 6e) a pour sa part raconté avoir fait un "planté magistral" dans la nuit de lundi à mardi. "Le plus beau de ma vie, a-t-il dit. Arrêt buffet alors que j'avançais à plus de 20 noeuds. La mer était grosse, vraiment très grosse avec plus de 6 mètres de houle, et le vent soufflait à 40-45 noeuds. SynerCiel a descendu une vague vertigineuse et s'est planté en bas! Un peu comme si tu venais t'encastrer avec ta voiture dans une motte de beurre à pleine vitesse! Je me suis explosé sur la cloison du vérin de quille. Je suis parti avec le siège de la table à cartes qui s'est arraché."
Pas de doute, la réputation des mers du Sud n'est pas usurpée !
Classement à 20h00 heure française:
1. Armel Le Cléac'h (FRA/Banque Populaire) à 12.307,6 milles de l'arrivée
2. François Gabart (FRA/Macif) à 2 milles du premier
3. Jean-Pierre Dick (FRA/Virbac-Paprec 3) à 391,2
4. Alex Thomson (GBR/Hugo Boss) à 809,5
5. Bernard Stamm (SUI/Cheminées Poujoulat) à 827,1
6. Jean Le Cam (FRA/SynerCiel) à 1.461,9
7. Mike Golding (GBR/Gamesa) à 1.686,7
8. Dominique Wavre (SUI/Mirabaud) à 1.843,9
9. Javier Sanso (ESP/Acciona) à 1.939
10. Arnaud Boissières (FRA/Akena Vérandas) à 2.480,1...