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© AFP/Damien MEYER
Armel Le Cléac'h, vainqueur du Vendée Globe, le 19 janvier 2017 aux Sables d'Olonnes
Le Vendée Globe peut-il être détrôné? Considérée comme la course la plus mythique car la plus extrême par les skippers, les meilleurs d'entre eux se tournent de plus en plus vers l'aventure des +Multi+, plus rapides, plus grands, avec une nouvelle course d'un nouveau genre en 2019 qui pourrait lui faire de l'ombre.
"Ce qui est sûr, c'est que je ne serai pas au départ du prochain Vendée Globe, a glissé Armel le Cléac'h, quelques heures après sa victoire. Moi et l'équipe on construit un trimaran, un Ultime. Il y a ce tour du monde en 2019, un nouveau challenge".
Un forfait de poids pour la prochaine édition du Vendée en 2020. Et le Breton n'est pas le seul skipper de renom qui pourrait zapper la prochaine mythique course en monocoques et préférer ce nouveau défi sur multicoques.
Le Breton est d'ailleurs à l'initiative, avec François Gabart, vainqueur du Vendée Globe en 2013, et Thomas Coville , de cette nouvelle course au large réservée à ces géants des mers qui partira de Brest en 2019.
L'idée de cette course baptisée des +Ultime+ a été impulsée par cette quête perpétuelle d'aller toujours plus vite grâce aux révolutions technologiques que sont les foils ou les plans porteurs qui sont en passe de faire voler les bateaux sur l'eau.
- 'Cette course va devenir la référence' -
C'est sur l'un des ces monstres( 32m), capables de filer à des vitesses vertigineuses, que Thomas Coville (Sodebo Ultim) s'est offert le 25 décembre, le record du tour du monde en solitaire en... 49 jours!
"C'est un monde assez fabuleux qui s'ouvre à nous. Avant c'était des machines incroyables qui servaient a faire des records. Mais le record n'a pas le même niveau d'intensité que la compétition pure et dure où il y a la confrontation. Ça fera des tours du monde en course en 45 jours, des vitesses de dingues avec des gros bateaux très rapides, beaucoup de sensations et d'adrénaline", explique à l'AFP Vincent Riou .
"Je pense que ça va être une très belle course, je pense même que ça risque de révolutionner beaucoup de choses dans le monde de la voile. Le truc le plus engagé, le plus extrême aujourd'hui c'est le Vendée Globe. Maintenant cette course en grands multicoques va sûrement devenir la référence", relève Riou.
Le vainqueur du Vendée Globe 2005 ne sera pas de la fête en 2019, il n'a pas (encore) le bateau. Le coût a de quoi freiner certaines ardeurs: il faut compter 10-12 millions d'euros juste pour le bateau pour un projet total de 20-25 millions d'euros. Une participation au Vendée Globe est deux fois moins chère.
- 'Une touche de poésie' -
Pour l'instant, le plateau est restreint mais relevé avec 4 skippers officiellement engagés: Coville (Sodebo), Le Cléac'h (Banque Populaire), Yves Le Blevec (Actual) et François Gabart (Macif).
"Ça fait un joli plateau, on n'est pas 30 mais je ne suis pas sûr que ce soit souhaitable. Si on a une petite dizaine de bateaux de cette trempe-là, c'est déjà exceptionnel", souligne Gabart qui espère rallier l'équipe de Sébastien Josse, Gitana, mais aussi Francis Joyon (Idec), lancé actuellement dans une tentative de record du tour du monde en équipage.
Le Vendée peut-il y perdre des plumes?
"Oui et non, répond Michel Desjoyaux. Oui parce que +multi+ est un exercice beaucoup plus dur que le monocoque. Ce ne sont pas des bateaux à laisser entre toutes les mains."
"Ce qui est sur c'est qu'il y aura des gens à forte notoriété sur la ligne de départ. Mais peut être, ce qui va manquer c'est les coubertinistes pour mettre une touche de poésie dans tout ça.", anticipe-t-il.
"Ce sont deux courses différentes. Elles font évoluer la course au large en général. Je ne m'inquiète pas trop pour le Vendée Globe, c'est une course magnifique", se persuade lui François Gabart.