Happy Birthday : |
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Armel Le Cléach sur "Banque Populaire VIII", au large des Iles Kerguelen, le 30 novembre 2016 lors du Vendée Globe
Jeudi, le Vendée Globe aura un nouveau vainqueur. Et que ce soit Armel Le Cléac'h ou Alex Thomson, plus rien ne sera jamais pareil pour lui après avoir remporté cette course mythique à la voile en solitaire: paroles de vainqueurs!
"Ma vie a radicalement changé et, j'ai envie de dire, sans interruption depuis le dernier Vendée Globe. Je ne pourrais plus jamais retourner aux Sables d'Olonne comme j'y allais avant", raconte à l'AFP le dernier vainqueur du Vendée Globe, François Gabart. Un constat partagé par Michel Desjoyeaux (2001 et 2009) et Vincent Riou (2005).
Devenu le plus jeune vainqueur du Vendée Globe à 29 ans le 27 janvier 2013, Gabart a été ému aux larmes après avoir bouclé son tour du monde en solo en monocoque sans assistance et sans escale en 78 j 02 h et 16 min sur Macif.
"Il y a un paquet d'émotions! C'est quand même un sacré cocktail: il y a d'abord du soulagement. Ça, c'est une évidence, on est sous pression pendant 78 jours. De la fierté évidemment. Et le bonheur de retrouver les gens qu'on aime", détaille Gabart.
Le jeune marin dit être entré dans un tourbillon dont il n'est encore probablement jamais sorti.
"Ce tourbillon dure plusieurs jours, voire plusieurs mois, voire plusieurs années. C'est peut-être un peu fort mais vu que quelque part ma vie a changé...", relève-t-il.
- 'On t'écoute plus' -
© AFP/Marine Nationale
Le Britannique Alex Thomson sur son monocoque Hugo Boss, au large des Iles Kerguelen lors du Vendée Globe, le 30 novembre 2016
Le pied à peine posé à terre, Gabart avait déjà la tête ailleurs, dans son futur projet: celui de revenir faire le tour du monde mais sur un bateau encore plus rapide et plus puissant. Sur un multicoque donc, il se lancera dans ce défi fin 2017.
Le marin n'a pas eu de coup de blues, le projet de son nouveau trimaran étant né dans les jours qui ont suivi. Sa victoire dans le Vendée Globe a été un booster.
"Les portes étaient déjà ouvertes avec la Macif mais ma victoire a eu une importance évidente. Après, je n'ai aucune idée de comment ça se serait passé s'il n'y avait pas eu cette victoire sur le Vendée Globe. Même dans ma tête, je ne sais pas comment ça ce serait passé. Mais évidemment, c'était plus fluide et plus logique après la victoire", reconnaît Gabart.
Michel Desjoyeaux , aussi, a changé après ses deux victoires, en 2001 avec PRB et en 2009 avec Foncia. Une performance jamais égalée, qui lui a apporté davantage de crédits pour la suite.
"On est capable de bousculer des choses pour lesquelles on n'avait pas la légitimité avant. On va t'écouter un peu plus", explique celui qui est surnommé le "professeur" et qui est consultant sur cette édition pour RMC/BFMTV.
- 'Forcément ta vie va changer' -
Desjoyeaux a eu besoin d'une baisse de motivation pour repartir vers de nouveaux horizons.
"J'ai dû à un moment quitter mon mode opératoire d'optimisation de tout l'univers que j'avais autour de moi. Tu reviens sur terre, tu reconsidères qu'il n'y a pas que toi qui gères ton univers. A partir de là, tu peux commencer à réfléchir à autre chose".
"Tout en sachant que tu as fait quelque chose qui a été très suivi et que forcément ta vie ne doit pas tant changer que ça mais elle va changer, analyse-t-il. Le monde qui t'entoure va avoir un regard différent sur toi. C'est là où il faut être bien entouré, ne pas choper le melon et continuer d'avancer et de faire des choses".
Vincent Riou , victorieux en 2005 (PRB), a vécu lui une phase de décompression une semaine après avoir connu "l'euphorie" et "un tourbillon chronophage".
"Une fois qu'on rentre à la maison, il y a un moment où tout tombe. C'est fini", confie-t-il.
"Ensuite, le temps de laisser reposer l'organisme et après, c'est reparti. Le marin re-gamberge direct".