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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Le skipper français François Gabart à bord de son monocoque Macif, le 10 novembre 2012
Entre François Gabart et Armel Le Cléac'h, respectivement 1er et 2e du Vendée Globe, le divorce a été prononcé samedi dans l'Atlantique sud, les deux skippers suivant des routes différentes pour la première fois depuis les îles Kerguelen, dans l'océan Indien.
Au 56e jour de mer, les deux Français -qui naviguaient bord à bord depuis plusieurs semaines- progressaient au près (contre le vent) et seront confrontés à des conditions musclées pendant la nuit.
Au classement de 20h00 heure française, Gabart (Macif) devançait Le Cléac'h (Banque Populaire) de 53,5 milles (99 km).
C'est Le Cléac'h qui a engagé les hostilités en virant de bord à la mi-journée, à quelque 630 milles dans le nord-est des Malouines, pour faire de l'ouest en direction des côtes argentines. Pendant ce temps là, Gabart continuait sa route au nord/nord-est.
"Cette partie-là de l'Atlantique entre le cap Horn et le Brésil, ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple au niveau de la stratégie", a déclaré Le Cléac'h à la mi-journée, affichant une barbe bien fournie. "Ça change pas mal tous les jours au niveau des fichiers météo. Il faut trouver le meilleur chemin pour aller rejoindre les alizés au niveau du Brésil, ce n'est pas facile".
"Je fais ma route, je ne m'occupe pas trop de ce que fait François, a-t-il ajouté. Pour l'instant ça avance, c'est bien, on fera les comptes dans une semaine".
Pendant que les leaders s'expliquent, le Franco-Italien Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), qui ferme la marche à près de 5.000 milles de Gabart, a fêté son 42e anniversaire dans la joie et la bonne humeur. Champagne, pâtes au cèpes et foie gras rehaussé à la fleur de sel du Pacifique au menu, le tout dans 40 noeuds de vent à la hauteur de la "porte" Nouvelle-Zélande.
"Plutôt que de souffler les bougies, c'est le vent qui a soufflé sur le bateau", a-t-il raconté à la vacation quotidienne, avant de signaler "un petit souci avec le moteur. Il ne marche pas donc je vais voir. Ça fait quelques jours que je n'ai pas dormi comme je voudrais donc je vais dormir et essayer de le remettre en route demain. Il va falloir faire avec mais le moteur c'est très important, notamment pour les ballasts".
Le Français Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), 3e, et dans une moindre mesure le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss), 4e, devraient logiquement profiter de la laborieuse progression contre le vent du tandem Gabart/Le Cléac'h. A chaque classement, Dick réduit son écart sur le duo terrible et pointait samedi soir à 250,7 milles de Gabart.
Les autres concurrents étaient encore samedi soir dans le Pacifique, soumis à des conditions de navigation assez difficiles: vents instables avec rafales, mer croisée avec des vagues de 4 à 5 mètres.
Le Français Jean Le Cam (SynerCiel), 5e, devrait être le premier de ce groupe à passer le cap Horn à son tour, lundi matin.
Le Suisse Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), était de loin le plus rapide depuis 48 heures. Après avoir doublé le Français Arnaud Boissières (Akena Vérandas), 10e, il n'a fait qu'une bouchée de l'Espagnol Javier Sanso (Acciona), 9e.
Le jury a reçu samedi matin le rapport du bateau russe auquel Cheminées Poujoulat s'était amarré lors de son escale le 23 décembre dans l'île néo-zélandaise d'Enderby, dans le Pacifique. Le président du jury, le Français Bernard Bonneau, a officiellement confirmé samedi soir la réouverture du dossier de sa disqualification.