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© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Le skipper français Kito De Pavant
, à l'entraînement avant le Vendée Globe, aux Sables-d'Olonne, le 6 novembre 2012
Le skipper français Kito De Pavant a confirmé lundi après-midi son abandon, au troisième jour du Vendée Globe, après que son monocoque Groupe Bel a subi de gros dégâts dans une collision avec un chalutier dans la matinée, au large des côtes portugaises.
"Le Vendée Globe 2012, eh bien il s'arrête, pour moi, pour Groupe Bel, pour tous les gens qui me suivaient dans cette aventure, c'est l'accident bête, trop bête, je suis désolé", a déclaré le navigateur dans une vidéo postée sur le site de la course.
"Par miracle, le mât est toujours en place mais j'ai plus de haubans et j'ai fait un petit gréement de fortune pour que ça tienne", a précisé le navigateur, en route vers le port de Cascais, au Portugal.
Groupe Bel a été heurté par un chalutier lundi matin vers 10h00, alors que le navigateur venait de s'endormir pour une courte sieste: "Le chalutier n'était pas sous AIS (le système qui permet à un navire d'être repéré en permanence en mer) et je dormais, ça faisait 10 minutes que je dormais", a affirmé Kito De Pavant , qui était 10e lundi matin au classement de cette course autour du monde, sans escale et sans assistance.
"Je pense que l'équipage du chalutier ne m'a pas vu non plus", a ensuite indiqué Kito De Pavant lors d'une audioconférence, précisant que son bateau -un monocoque de 60 pieds (18,28 m)- marchait à 17-18 noeuds lors de la collision.
"On est maudit"
"C'est la faute à pas de chance, a-t-il ajouté. Le choc a été très violent et ça a fait un vacarme incroyable. J'ai vu que le pont était détruit, que je n'avais plus de bout-dehors ni de galhauban. Mon principal souci a été de garder le mât".
"Il est clair que le Vendée Globe, ce n'est pas pour moi ni pour Groupe Bel, a-t-il dit. Je ne sais pas ce qu'il faut faire. On est maudit".
Lors de la précédente édition de la course, en 2008, Kito De Pavant avait démâté après 28 heures de mer avec le même bateau. "Cette fois-ci, a-t-il observé, j'ai fait à peine 48 heures".
Revenant sur les heures qui ont précédé cette collision, le skipper français a souligné qu'il avait "navigué super précautionneusement. Je suis resté (exprès) sous gennaker hier (dimanche) soir et ne suis pas passé sous spi comme Gamesa ( Mike Golding ). Je n'ai pas arrêté de veiller toute la nuit".
"Ce Vendée Globe, j'en avais vraiment envie. Je n'ai plus ma petite étoile, je ne sais plus où elle est", a-t-il poursuivi, manifestement très affecté.
En réponse à une question, il a totalement exclu de réparer par lui-même, comme le règlement l'y autorise dès lors qu'il ne reçoit pas d'aide extérieure.
"Une réparation (dans ces conditions, ndlr) est impensable. Il y a un énorme trou dans la coque. Cela va demander beaucoup de travail et de temps. Ce n'est pas imaginable".
Le Languedocien est le deuxième skipper hors course depuis le début de ce Vendée Globe samedi, après le Français Marc Guillemot (Safran), rentré dimanche aux Sables-d'Olonne, moins de 24 heures après le départ, après avoir perdu la quille de son bateau.