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© AFP/LOIC VENANCE
Le skipper Charlie Dalin, remplaçant potentiel de Yann Eliès dans le Vendée Globe, le 5 novembre 2016 aux Sables-d'Olonnes
Ils se sont préparés à passer trois mois seuls à bord d'un bateau mais la possibilité qu'ils prennent le départ du 8e Vendée Globe est infinitésimale: à quelques heures du départ, la tension monte aussi pour les remplaçants, "prêts à partir" en cas de blessure des skippers titulaires.
"Si on devait m'annoncer tout à l'heure que je dois y aller, je pense que je ne dormirais plus très bien. Ca ferait un choc, même si on s'y prépare", lâche Charlie Dalin, 32 ans, double champion de France de course au large en solitaire, comme avant lui Jean Le Cam , Michel Desjoyeaux et un certain Yann Eliès, qu'il remplacerait au pied levé si le prétendant à la victoire de l'"Everest des mers" était blessé.
"Jusqu'au coup de canon" dimanche et le départ du ponton du bateau Quéguiner-Leucémie Espoir, l'un des premiers à s'élancer vers 09h00, avec plus que probablement à son bord Yann Eliès, "je touche du bois, mais il y a très peu de chances que j'ai besoin de le remplacer", poursuit Charlie Dalin.
Un départ d'un "marin de l'ombre" à la place d'un titulaire, "ça ne s'est jamais vu" lors du Vendée Globe. Lors de la dernière Route du Rhum, Armel Le Cléac'h, blessé à la main, avait dû céder sa place deux mois avant le départ à Loïck Peyron.
"Là, 24 heures avant le départ, si ça devait arriver, ce serait un peu plus compliqué de se mettre en condition, d'être prêt comme il se doit. (...) Je n'y pense pas trop. J'ai des choses à faire au sein de l'équipe et je suis bien occupé, ça ne sert à rien de se mettre de la pression inutilement", témoigne auprès de l'AFP Erwan Tabarly , doublure de Le Cléac'h (Banque Populaire VIII), l'un des favoris de cette 8e édition du Vendée Globe.
© AFP/Sabrina BLANCHARD
Le Vendée Globe 2016-2017
"On n'en parle même pas car ce qui est prévu, c'est que ce soit lui qui parte", souligne le neveu d' Eric Tabarly , vainqueur de la Transat AG2R 2016, conscient de son rôle "bien défini depuis le début, (...) une roue de secours, un plan B".
- Objectif 2020 -
Prévu dans le règlement de cette course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, le remplacement d'un skipper blessé n'est toutefois pas obligatoire et laissé à la libre appréciation de chaque équipe. Une poignée s'est préparée à l'éventualité d'un abandon inopiné, comme les "teams" Edmond de Rothschild ou Safran.
Un Vendée Globe, "c'est beaucoup d'investissement de toute l'équipe, du sponsor, et ce ne serait vraiment pas drôle de ne pas avoir prévu le coup et que le bateau reste à terre après tant d'efforts, de sacrifices, de milliers d'heures de travail", note Dalin.
"Il ne faut pas que le bateau reste à quai demain. Le bateau partira", renchérit Erwan Tabarly . Et si c'est avec lui, "toutes les affaires d'Armel sont à bord, tout le matériel est à bord, la nourriture, tout. Je m'en sortirais très bien, même si les vêtements d'Armel seront un petit peu trop grands pour moi", glisse-t-il en rigolant.
Pour les remplaçants, qui eux aussi ont dû fournir aux organisateurs un dossier médical, toutes les pièces administratives nécessaires, et obtenir les mêmes qualifications de course sur le bateau, "il n'y a pas meilleure préparation" pour espérer en être +pour de vrai+ lors du Vendée Globe 2020/2021.
"C'est gratifiant (...) Un skipper, un chef de projet, un sponsor ont confiance en toi et sont OK pour te confier le bateau si vraiment il y a besoin", se réjouit Charlie Dalin.
"Mon objectif, c'est d'être au Vendée 2020. Et là, je ne peux pas rêver mieux pour voir comment ça se passe. Je suis au plus proche de la préparation, je serai le dernier à descendre du bateau le jour du départ", lance le navigateur.