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© AFP/Marine Nationale
Le skipper Armel Le Cléac'h à bord de son monocoque Banque Populaire VIII au large des Kerguelen lors du Vendée Globe, le 30 novembre 2016
Peur d'être barbouillé après le réveillon de Noël? Dites-vous au moins que vous ne risquez pas de le passer ballotté par des creux de plusieurs mètres, seul au milieu de l'océan, comme les skippers du Vendée Globe...
Appréhendent-ils de fêter Noël loin de leur famille? Vont-ils s'offrir un petit festin? Auront-ils des cadeaux? Ces aventuriers des mers et leurs proches se sont confiés à l'AFP par téléphone ou e-mail avant cette journée à part.
. C'est comment, Noël en mer?
"C'est une journée un peu particulière, je vais contacter la terre, la famille, voir si tout se passe bien", glisse le Français Armel Le Cléac'h (Banque Populaire VIII), leader de la prestigieuse course en solitaire et père de deux enfants de 9 et 4 ans.
"Cela va être un peu difficile", concède le Néo-Zélandais Conrad Colman (100% Natural Energy). "Le grand public pense que les navigateurs en solitaire sont là parce qu'ils sont incapables de gérer les rapports humains. Mais je suis quelqu'un de très sociable!".
La Britannique Samantha Davies a fait le Vendée Globe il y a quatre ans. Cette fois, elle est restée à terre et c'est son compagnon français Romain Attanasio, avec lequel elle a un fils de 5 ans, Ruben, qui s'est lancé dans l'aventure (sur Famille Mary-Etamine du Lys). Un cas unique dans l'histoire de la course.
"C'est la première fois que Romain va passer Noël en mer", souligne-t-elle. "Avec Ruben, on n'a pas prévu grand-chose, par superstition: en 2012, Romain avait prévu un Noël sans moi mais j'ai démâté et je suis finalement rentrée avant Noël. Je me souviens que je n'avais pas du tout envie (de fêter Noël): j'étais fatiguée et malade, c'est tellement dur, un abandon!".
Le Français Louis Burton (Bureau Vallée), lui, est partagé: "J'adore ce moment quand je suis à terre, donc la vue du calendrier me met naturellement dans un état d'esprit joyeux (...) Mais d'un autre côté, quand je réfléchis, je réalise que si j'aime Noël, c'est parce qu'il y a la famille, les amis, l'ambiance... donc à ce moment-là, je déprime!".
. Qu'y a-t-il au menu?
Du classique! Romain Attanasio a "du foie gras dans son bidon de Noël. Avec l'ouvre-boîte!", précise sa compagne, selon qui "il va boire une bière pour le jour de Noël". Conrad Colman, lui, a "une mini bouteille de champagne".
C'est en revanche un vrai festin auquel aura droit le Français Jean Le Cam (Finistère Mer Vent), selon sa femme, Anne: "Des ris de veau, de l'écrasée de pommes de terre et du foie gras". Et à boire? "On a des amis qui ont des petits châteaux indépendants à Saint-Julien (dans le Médoc, ndlr), donc il a avec lui deux bouteilles, cuvée 2009".
Beaucoup de foie gras, donc, mais quel que soit le menu, un impératif pour tous les skippers s'ils veulent fêter Noël: des conditions clémentes. Sinon, difficile de prendre le temps de réveillonner par une mer démontée et dangereuse.
. La déco et... les cadeaux!
"J'ai un bonnet rouge mais pas de guirlande ni de lumières qui clignotent", explique Colman. "J'ai quelques cadeaux sous vide, car c'est tellement humide... Il faut avoir une sacrée force mentale pour faire le Vendée Globe, donc ça m'a permis de ne pas ouvrir les cadeaux à l'avance!"
Le Cléac'h le jure aussi: "Je vais attendre le 25 pour ouvrir les cadeaux, le père Noël passe pendant la nuit!"
Samantha Davies doute que Romain Attanasio ait résisté à cette tentation: "J'espère qu'il va ouvrir ses cadeaux le jour de Noël mais je suis sûre qu'il l'a déjà fait!". Pour installer une ambiance de fête, il a également "un calendrier de l'Avent et quelques décos qui ont déjà fait le Vendée Globe: des guirlandes, un mini sapin et des lumières".
Anne Le Cam a carrément demandé à son mari s'il voulait des cadeaux à bord: "Il a dit non, donc on les a mis de côté, il les ouvrira à son retour. Et je n'ai pas mis de bonnet rouge dans ses affaires, je trouve ça assez pathétique!"