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Les deux maxi-trimarans lancés dans la chasse au Trophée Jules-Verne, Spindrift 2 et Idec Sport, accusaient dimanche un retard de plusieurs centaines de milles sur le tableau de marche du record et naviguaient dans des zones de glaces dans le sud de l'océan Indien.
A 12h45 heure française dimanche, le retard de Spindrift 2 ( Yann Guichard ) était de 282 milles par rapport à la distance parcourue après le même temps de course en 2011 par le détenteur du Trophée Jules-Verne, Loïck Peyron (Banque Populaire V). Et à 12h30, celui d'Idec Sport ( Francis Joyon ) était de 782,1 milles.
Guichard et ses 13 équipiers alignaient de belles moyennes (30 noeuds) mais suivaient une route en zig zag, multipliant les empannages (virements de bord vent arrière) dans des vents instables, en direction de l'archipel français des Kerguelen. Au même endroit, Peyron et son équipage avaient tracé une trajectoire presque rectiligne.
Idec Sport (31,50 m), loin derrière, était coincé depuis 48 heures entre deux dépressions, dont l'une tarde à le rattraper avec son "carburant" de vent fort.
Les deux multicoques naviguent dans une zone de glaces et la priorité est donnée à la sécurité, avec une veille 24 heures sur 24, notamment grâce à des jumelles à infra-rouge utilisées pendant les quarts de nuit.
Le Trophée Jules-Verne est détenu depuis janvier 2012 par Peyron et l'équipage de Banque Populaire V (aujourd'hui... Spindrift 2) en 45 j 13 h 42 min.
Les satellites ne peuvent en effet détecter la présence d'icebergs qu'à partir de 100 mètres de long. Par précaution, Guichard a décidé de passer à 50 milles nautiques des iceberg qui ont été repérés.
Il a également mis en place un système de veille, de jour comme de nuit, où l'équipage se relaie pour guetter les growlers, ces blocs de glaces plus petits qu'un iceberg mais déplaçant tout de même plusieurs tonnes et dérivants à la surface de l'eau. L'atmosphère à bord est studieuse et concentrée.
- Idec Sport plonge dans le sud -
"La mer est de couleur grise, laiteuse, tel un lac de haute montagne", a déclaré Dona Bertarelli, compagne de Guichard et co-skipper de Spindrift 2 (40 m). "Il fait froid, dehors comme dedans, mais (...) ce n'est encore rien. Dans quelques heures, le vent forcissant, cette fois-ci venant tout droit de la banquise, nous fera vivre la pleine puissance de l'océan austral".
"Je ne quitte plus mes gants ni mon bonnet en mérinos, a-t-elle ajouté. Même pour dormir. Les tâches quotidiennes, tel que laver la casserole et les gamelles, nous rappellent que l'eau est à 3 degrés. Impossible de se laver les dents sans risque de faire sauter l'émail. Il faut faire chauffer l'eau".
"Les oiseaux se font plus nombreux et semblent nous annoncer l'approche de l'archipel des Kerguelen, a-t-elle poursuivi. Notre route nous y amènera peut-être tout près. Cela fait deux semaines que nous sommes en mer et voir un morceau de terre sera bienvenue".
Faute de vents favorables, Joyon et ses cinq équipiers ont plongé dans le sud pour raccourcir leur route et rejoindre au plus vite les prochaines marques de parcours de leur tour du monde, les caps Leewin (sud-ouest de l'Australie) et Horn (Chili).
Dans la brume, Idec Sport navigue lui aussi au coeur des zones de glaces. L'équipage observe une veille radar permanente, tout en disséquant les toutes dernières photos satellites obtenues depuis la terre par le routeur Marcel van Triest.
Le Trophée Jules-Verne est détenu depuis janvier 2012 par Peyron et l'équipage de Banque Populaire V (aujourd'hui... Spindrift 2) en 45 j 13 h 42 min.