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Francis Joyon et Yann Guichard , lancés à la conquête du Trophée Jules-Verne avec leurs deux maxi-trimarans, fonçaient plein sud lundi en fin d'après-midi vers l'équateur, qu'ils pourraient franchir dès jeudi en un temps record.
A 17h00, les deux multicoques - partis d'Ouessant à deux heures d'intervalle au cours de la nuit de samedi à dimanche - marchaient babord amure (vent venant de la gauche) à environ 30 noeuds (55,5 km/h) et se trouvaient l'un et l'autre à la latitude de Rabat (Maroc).
Le record Ouessant - équateur est détenu depuis 2011 par Loïck Peyron et l'équipage de Banque Populaire V (aujourd'hui Spindrift 2) en cinq jours et un peu moins de 15 heures.
Idec Sport (30 m) et Spindrift 2 (40 m), deux plans VPLP, se livrent un duel qui ne porte pas son nom, la date du départ d'un Trophée Jules-Verne étant libre, chaque équipage choisissant le meilleur moment pour s'élancer.
Poussés par un vent de nord-est, les deux bateaux avalent les milles et ont retrouvé lundi des conditions de mer plus agréables après une traversée du golfe de Gascogne +rock and roll+.
Les premières 24 heures ont été un peu chaudes, a confié Joyon, joint au téléphone lundi. "Le bateau (Idec Sport) faisait un peu le fou", a-t-il dit, toujours d'un calme olympien. "La mer n'était pas orientée dans le même sens que le vent, ce qui complique beaucoup le truc. Le bateau tapait énormément par moments. On s'en sort sans trop de casse, juste avec deux ou trois bricoles à réparer comme la protection pour le barreur, mais rien de grave".
- "24 premières heures toniques" -
"Je crois bien que je n'ai jamais traversé aussi vite le golfe de Gascogne, a-t-il ajouté. Malgré les vagues et les rafales, ça n'a pas trainé! On a tenu de bonnes vitesses moyennes et le fait de pouvoir être en route directe vers le sud maintenant, c'est bien".
"Les 24 premières heures ont été toniques", a confirmé Yann Riou, chargé de la communication à bord de Spindrift 2, avec "des pointes jusqu'à 46 noeuds (85 km/h). A l'intérieur, il fallait s'accrocher pour se déplacer sans se faire éjecter sur une paroi. Disons que pour réussir à manger, il fallait avoir très faim et que pour réussir à dormir, il fallait avoir très sommeil".
"L'équipage va bien, tous semblent être contents d'être là, a-t-il poursuivi. Le bateau fonctionne bien. On a juste eu un petit problème d'entrée d'eau par le puits de dérive. Une petite piscine d'eau de mer mais rien de grave".
Le Trophée Jules-Verne appartient depuis janvier 2012 à Loïc Peyron et l'équipage de Banque Populaire V en 45 j 13 h 42 min. Pour s'en emparer, Joyon et Guichard vont devoir maintenir une moyenne supérieure à 19,75 noeuds (36,5 km/h) sur un parcours de quelque 21.600 milles (environ 40.000 km).