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La nouvelle machine de guerre de François Gabart, une araignée d'eau de 30 m, et les derniers monocoques Imoca à foils seront les vedettes de la Transat Jacques-Vabre (TJV), une régate XXL à quatre mains qui part dimanche du Havre pour le Brésil.
Le plateau de la 12e édition de cette course bisannuelle est particulièrement riche, avec quatre maxi-multicoques de la classe Ultime, quatre trimarans Multi50 (15,24 m), vingt Imoca (18,28 m) et quatorze monocoques Class40 (12,19 m).
Soit 42 duos répartis en quatre classes, les plus véloces étant attendus au cours de la première semaine de novembre à Itajai, au sud du Brésil.
A la veille du départ, certains couples équipage-bateau affichent un tel palmarès et une telle complicité qu'ils s'imposent comme favoris. Mais comme dans toutes les courses océaniques, une multitude de paramètres viennent brouiller les cartes: la météo, les avaries, les options tactiques des uns et des autres.
- Coville/Nélias favoris en Ultimes -
Chez les Ultimes, la première confrontation entre le nouveau trimaran de Gabart (Macif) et les trois autres "maxis" est très attendue. Le bateau de 30 m a déjà atteint la vitesse de 36 noeuds avec des dérives classiques (droites) et son potentiel est énorme.
"La priorité sera de découvrir le bateau, de le fiabiliser, d'emmagasiner de l'expérience et de terminer la course", souligne Gabart, qui aura Pascal Bidégorry comme coéquipier. "L'objectif n'est pas de gagner mais de mettre au point le trimaran. Mais même en phase de découverte nous pourrons être performants. Nous savons que nous avons entre les mains un bateau rapide et nous n'avons pas l'intention de ralentir."
Dans cette classe, le favori serait plutôt Sodebo Ultim (31 m), mené par Thomas Coville /Jean-Luc Nélias. L'ex-Geronimo avait été reconstruit pour la dernière Route du Rhum (interrompue dès la première nuit par une collision de Coville avec un cargo) et a confirmé qu'il était l'un des plus puissants trimarans au monde. Les deux marins ont traversé deux fois l'Atlantique cet été et le multicoque a été encore optimisé l'hiver dernier.
- Dérives droites ou foils? -
A un an du prochain Vendée Globe, les yeux seront évidemment braqués sur les Imoca. Ce sera la première vraie confrontation entre les cinq dernières luges à foils et des voiliers de conception plus ancienne mais parfaitement au point.
Et quoi de mieux qu'un parcours de 5.400 milles (environ 10.000 km, soit un quart de tour du monde!) pour répondre à la question que se pose tous les coureurs et les architectes: les foils, qui permettent de soulager les coques à certaines allures, sont-ils l'arme absolue en Imoca?
Le bateau le plus polyvalent et le plus léger est sans doute PRB, un "vieux" voilier (2010) mené par Vincent Riou et Sébastien Col. Associé à Jean Le Cam , Riou a remporté la TJV 2013 avec ce même bateau et dominé les courses cet été (Fastnet, Artemis Challenge).
Mais la partie ne sera pas facile, avec des tandems aussi redoutables que Sébastien Josse- Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild) ou Armel Le Cléac'h- Erwan Tabarly (Banque Populaire VIII), pour ne citer que deux des plus affamés...
Moins médiatisées, les autres classes pâtiront forcément de la concurrence des Ultimes et des Imoca, c'est la loi du genre.
En Multi50, Yvan Bourgnon fera équipe avec Gilles Lamiré (La French Tech-Rennes Saint-Malo), quatre mois après la disparition de son frère Laurent, avec lequel il avait gagné cette course en 1997. Le tandem franco-italien Erwan Le Roux -Giancarlo Pedote (FenêtréA-Prysmian) sera cependant difficile à battre car il survole la classe actuellement.
Chez les Class40, tremplin idéal vers les Imoca, la victoire se jouera sans doute entre Yannick Bestaven-Pierre Brasseur (Le Conservateur) et Nicolas Troussel -Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Elite).