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Le Britannique Alex Thomson et l'Espagnol Guillermo Altadill (Hugo Boss) ayant choisi une route sud étaient toujours en tête de la Transat Jacques Vabre mardi à la mi-journée chez les Imoca, comme les Français Thomas Coville et Jean-Luc Nélias (Sodebo) chez les maxi-trimarans de la classe Ultime.
La deuxième nuit de mer a été très dure pour la plupart des duos de la course, en particulier pour ceux ayant choisi une route nord, dans le coeur d'une dépression atlantique particulièrement musclée.
Deux Imoca (monocoques de 18,28 m) ont jeté l'éponge, ainsi qu'un "petit" (12,20 m) Class40, Team Concise.
Edmond de Rothschild (Sébastien Josse/ Charles Caudrelier ) et Safran (Morgan Lagravière/ Nicolas Lunven ) ont fait demi-tour, victimes d'avaries lundi en fin d'après-midi. Team Concise (Jackson Boutell/Gildas Mahé) a également renoncé à continuer dans ces conditions et faisait route mardi vers Cork, en Irlande.
Pour couronner le tout, le maxi-trimaran Prince de Bretagne (Lionel Leonchois/ Roland Jourdain ) s'est mis sur le toit lundi soir et ses deux équipiers, sains et saufs, attendent les secours dans la coque centrale.
Avant même que la tempête ne frappe la flotte, un autre Imoca -Maître Coq (Jérémie Beyou/Philippe Legros)- avait abandonné lundi après avoir connu des problèmes de gréement dans la Manche.
Et ce n'est peut-être pas terminé. Amputée de trois de ses meilleurs éléments, la flotte des Imoca est toujours scindée en deux, avec les tenants d'une route nord-ouest à hauts risques et ceux qui ont prudemment choisi de tangenter la dépression par le sud-ouest.
- "C'était chaud!" -
Avantage aux seconds pour le moment et en particulier à Thomson/Altadill, auteurs d'un début de course remarquable avec un plan VPLP-Verdier qui n'avait navigué qu'une quinzaine de jours avant le départ.
Mais les kamikazes de la route nord devraient bientôt récolter les bénéfices de leur choix en mettant le cap au sud, vents de travers de 35 à 40 noeuds plus forts et mieux orientés que ceux dont bénéficieront les "sudistes".
En résumé, pas de conditions dantesques sur l'Atlantique mais une bonne vieille dépression automnale, avec son lot de grains, de vagues pyramidales et de grande houle de sud mélangée à des vents de sud-ouest puis de nord-ouest.
"Nous avons dû faire un certain nombre d'empannages (virements de bord vent arrière) dans 30 noeuds de vent", a déclaré dans la matinée Jean-Pierre Dick , skipper de l'Imoca StMichel-Virbac. "Avec les grosses vagues, c'était chaud! On entre dans le centre de cette fameuse dépression (...) Avec cette mer forte et désordonnée, nous avons peu mangé, nos estomacs sont malmenés. Nous sommes un peu fatigués, cela bouge beaucoup. On va faire le dos rond pendant encore 48 heures, jusqu'aux Açores".
Pendant ce temps, loin devant et déjà à la hauteur de Lisbonne, le mano a mano entre Sodebo et Macif (François Gabart/Pascal Bidégorry) se poursuivait, Coville/Nélias gardant leurs adversaires une soixantaine de milles dans leur sillage.
Les autres classes (Multi50/Class40) de la course, moins médiatisées, s'en tirent plutôt bien et aucun autre abandon n'était signalé à la mi-journée.