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© AFP/Charly Triballeau
Les concurrents se préparent au départ de la Transat Jacques Vabre (TJV), au Havre, le 4 novembre 2013
Fin du suspense: après deux faux départs et avec cinq jours de retard sur le calendrier initial, les 44 tandems de la Transat Jacques Vabre (TJV) quitteront Le Havre (Seine-Maritime) jeudi en direction d'Itajai (Brésil), profitant d'une accalmie de la météo.
A l'issue d'un briefing avec les skippers mercredi après-midi au Havre, la direction de course a confirmé que la 11e édition de cette course en double qui se déroule tous les deux ans prendra bien le départ jeudi.
Les bateaux, monocoques et multicoques répartis en quatre classes, largueront à 09h30 les amarres dans le bassin Paul Vatine pour rejoindre la zone de départ, qu'ils quitteront à 13h00 pour une transat de 5.400 milles (environ 10.000 km).
Contrairement à ce qui était prévu à l'origine, toutes les classes -monocoques de Class40 (12,18 m) et Imoca (18,28 m), trimarans Multi50 (15,24 m) et MOD70 (21,20 m)- partiront en même temps. Et le parcours sera identique.
Potentiellement plus vulnérables, les Class40 et Multi50 pourront se mettre à l'abri à Roscoff (Finistère) si les conditions météo se dégradent. La course sera neutralisée pour ceux qui se seront arrêtés.
Après le début de polémique créé dimanche soir par l'annonce tardive d'un deuxième report du départ (de lundi à jeudi), cette décision a semble-t-il été bien accueillie par les concurrents.
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Les voiliers de la transat Jacques Vabre le 8 novembre 2009
"Le fait de pouvoir arrêter les bateaux à Roscoff permet de s'adapter, c'est très bien", a déclaré Yves le Blévec, skipper du Multi50 Actual. "On y va! On est tous contents de larguer les amarres", a renchéri Damien Seguin (Class40 ERDF - Des pieds et des mains).
Les dépressions qui se sont succédé en Manche et dans le golfe de Gascogne ces derniers jours ont fait planer sur la TJV le spectre de la Mini-Transat, partie de Douarnenez (Finistère) le 29 octobre avec... 16 jours de retard sur le programme.
Les plus satisfaits sont sans doute les dix duos engagés en Imoca, qui n'avaient guère apprécié d'être mis devant le fait accompli du report dimanche soir vers 22h00, sans avoir été consultés par la direction de course.
Tenir compte du facteur risque
Plusieurs ténors de cette classe -Jérémie Beyou, François Gabart et Bernard Stamm , notamment- ont exprimé leur frustration lors d'une réunion avec les organisateurs lundi matin.
"On a dit à l'organisation qu'on voulait être informé différemment, a souligné Stamm, l'un des favoris. Et on leur a dit que pour le prochain départ, si ça ne va pas pour les Class40, ils nous envoient quand même".
Plus grands, plus puissants, les Imoca traversent plus vite le gros temps que les Class40 et de façon plus sécuritaire que les Multi50.
Plusieurs des 26 équipages de Class40 sont en outre composés d'amateurs aux budgets limités, moins aguerris que des skippers professionnels.
A partir du moment où la direction de course avait renoncé à faire partir les 44 équipages en trois temps (comme prévu au début), elle devait impérativement tenir compte de ce facteur risque. Un ou plusieurs chavirages avec des pertes humaines quelques heures après un départ donné dans du gros temps auraient coûté cher, à tous points de vue.
Reste que donner le départ d'une course transatlantique en novembre -comme la TJV mais aussi La Route du Rhum- est un exercice à hauts risques.
Le départ de la TJV, née en 1993, a déjà été reporté à deux reprises dans le passé: de 4 jours en 2003 et de 74 heures en 2011.
Les organisateurs de la course se sont en tous cas félicités du succès populaire de ce départ, malgré la météo exécrable du week-end de la Toussaint.
Selon eux, quelque 362.000 personnes (soit 62.000 de plus qu'en 2011) se sont déplacées à destination du "village" de la course pendant 10 jours.