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La dépression que craignaient tant les concurrents de la Transat Jacques Vabre dimanche avant le départ du Havre a frappé fort lundi soir, contraignant deux équipages à abandonner ou faire demi-tour et provoquant le chavirage de l'un des quatre maxi-trimarans.
Sébastien Josse et Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild) ont déclaré qu'ils abandonnaient en raison d'"une série d'incidents" à bord de leur Imoca (monocoque de 18,28 m) flambant neuf et mettaient le cap sur Lorient (Morbihan).
Presque simultanément, Morgan Lagravière et Nicolas Lunven (Safran) signalaient une avarie à bord de leur Imoca et indiquaient qu'ils faisaient route vers Brest.
Dans la foulée, la direction de course annonçait le chavirage du maxi-trimaran Prince de Bretagne, mené par Lionel Lemonchois / Roland Jourdain , au large du cap Finisterre (nord-ouest de l'Espagne). Les deux hommes sont sains et saufs, réfugiés dans la coque centrale du multicoque de 23,3 m.
"Ils n'ont pas demandé d'assistance et leur équipe technique met actuellement tout en oeuvre pour organiser leur secours" et celui du bateau, est-il souligné dans un communiqué.
Un autre duo, Jérémie Beyou/Philippe Legros (Maître Coq), en escale technique à Roscoff (Finistère), avait décidé lundi après-midi de jeter l'éponge suite à des problèmes de gréement sur leur Imoca.
La flotte de cette 12e TJV est entrée dans le dur un peu plus de 24 heures après le départ du Havre.
Les équipages s'y étaient préparés en enfilant combinaisons, bottes et masques de plongée pour résister aux lances à incendie des embruns submergeant en permanence les cockpits et ponts de bateaux.
Harnachés, sous grand-voile réduite et petit foc, les 38 équipages encore en course se préparaient à une nuit longue et difficile dans des voiliers aux mouvements souvent très violents.
- 'Irresponsable de continuer' -
Avant le départ du Havre, plusieurs navigateurs et non des moindres (Armel Le Cléac'h, Jérémie Beyou, Jean-Pierre Dick , Pascal Bidégorry, etc.) avaient en vain plaidé auprès de la direction de course pour que le départ soit retardé, le temps que la dépression passe ou se comble.
Les 17 Imoca encore en course lundi soir étaient scindés en deux groupes: les prudents qui ont choisi de faire route au sud-ouest vent dans le nez, et les guerriers qui foncent à l'ouest dans la baston au débridé.
L'abandon de Josse et Caudrelier, vainqueurs de la dernière TJV en 2013 avec un trimaran MOD70, a été "dicté par leur sens marin et le souhait de ramener le dernier-né des Gitana à bon port", a précisé leur équipe dans un communiqué.
"Depuis cet après-midi, nous connaissons une série d'incidents à bord d'Edmond de Rothschild, a expliqué Josse. Pris séparément, ces problèmes restent mineurs et pourraient éventuellement être solutionnés si nous avions une météo plus clémente qui nous permettait de bricoler."
Les fichiers météo annoncent "plus de 40 noeuds de vent et une mer violente avec des vagues de plus de 7 mètres" au cours des prochaines 48 heures. Dans ces conditions, "il serait irresponsable" de continuer.
Edmond de Rothschild est l'un des tout derniers Imoca de nouvelle génération, un plan VPLP-Verdier doté de foils, comme Safran.
A 22h00, le tandem britannico-espagnol Alex Thomson/Guillermo Altadill (Hugo Boss) était toujours en tête en Imoca. Sur la route sud-ouest...
Loin devant les Imoca, les trois maxi-trimarans de la classe Ultime encore en course approchaient du cap Finisterre. A 22h30, Sodebo ( Thomas Coville /Jean-Luc Nélias) était en tête devant Macif (François Gabart/Pascal Bidégorry) et Actual (Yves Le Blevec/ Jean-Baptiste Le Vaillant ).