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© AFP/Jean-Sébastien Evrard
Le skipper Suisse Yvan Bourgon le 2 octobre 2013 aux Sables-d'Olonne
A deux, c'était déjà fou, seul ça dépasse l'entendement. Le Suisse Yvan Bourgnon , lancé dans un tour du monde en catamaran de sport non-habitable, ne s'est pas laissé arrêter par l'abandon de son coéquipier et a poursuivi sa route en solo.
Rien pour se protéger, une mer démontée et un parcours interminable. Bourgnon, 42 ans, démontre une nouvelle fois qu'il n'a peur de rien.
Il est reparti mercredi dernier sans informer les médias "afin de s'assurer que ce choix était le bon", a indiqué son équipe dans un communiqué lundi.
Partis des Sables d'Olonne (Vendée) le 5 octobre sur un catamaran long de 6,30 m et large de 4 m, Bourgnon et son coéquipier Vincent Beauvarlet, 39 ans, avaient fait escale aux Canaries début novembre.
Le Français avait alors décidé de jeter l'éponge "d'un commun accord", à la veille du départ pour la traversée de l'Atlantique, sans fournir d'autres explications.
Une décision surprenante qui n'avait pas freiné les ardeurs de son partenaire, "plus décidé que jamais" à réaliser l'inédit, un Tour du monde de 50.000 km via Panama et Suez sur un voilier de course non-habitable.
Seul et à l'ancienne
Promesse tenue. " Yvan Bourgnon a profité de l'escale aux Canaries pour installer un pilote automatique, qui lui permettra de profiter de courtes phases de sommeil (10 minutes maximum)," a précisé son équipe.
Grand spécialiste du multicoque, Bourgnon a assuré que "cette nouvelle situation ne (l'inquiétait) pas outre mesure".
Il a tout prévu, même en cas de chavirage, où il pourra utiliser un mât basculant pour redresser son bateau, qui pèse près de 700 kg, "sans aucune aide extérieure". Avant de repartir évidemment, pour affronter des vents qui peuvent dépasser 110km/h en haute mer.
La décision de poursuivre l'aventure en solo corse un défi déjà bien trempé lorsqu'il devait le relever à deux. Bourgnon avait en effet déjà choisi de réaliser ce Tour du monde à l'ancienne, "sans GPS, sans assistance et sans recevoir de météo à bord", avec un sextant, des cartes papiers et, pour des raisons de sécurité, un téléphone satellitaire pour tout soutien.
Accro aux hauts risques
Le Suisse est un récidiviste de ce genre de navigations hors du commun, totalement déconseillées au commun des mortels.
Le navigateur possède un superbe palmarès en multicoques océaniques, avec de nombreux records en tous genres, dont une victoire dans la Transat Jacques-Vabre 1997 sur le trimaran Primagaz.
© AFP/Jean-Sébastien Evrard
Yvan Bourgnon
(à droite) sur son catamaran le 5 octobre 2013 aux Sables d'Olonne
En janvier 2012, avec Sébastien Roubinet, un spécialiste des expéditions polaires, il avait fait le tour du cap Horn, une des régions les plus hostiles du globe, en un peu moins de 3 jours à bord d'un autre catamaran de sport de 6 mètres de long.
Un exploit inspirateur : "C?est en franchissant le cap Horn par 100km/h de vent que j?ai compris que cette folie (le Tour du monde en catamaran non-habitable, ndlr) pouvait être possible," avait-il déclaré.
L'idée générale, affirmait le Suisse lors de l'annonce de cette nouvelle aventure en janvier 2012, c'est de montrer qu'on peut "réaliser des défis à taille humaine sans être obligé de dépenser des sommes colossales".
Le skipper devrait arriver en Guadeloupe dans "deux semaines environ," a précisé son équipe. Le retour en France est prévu en septembre 2014, après une vingtaine d'escales.