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© AFP/Damien Meyer
Le skipper suisse Bernard Stamm
à bord de son monocoque "Cheminées Poujoulat", le 10 novembre 2012 au départ du Vendée Globe
Le skipper suisse Bernard Stamm et son coéquipier, qui convoyaient le voilier "Cheminées Poujoulat", ont été secourus mardi à l'aube par un navire norvégien avant de voir leur bateau disparaître dans une mer déchaînée.
Bernard Stamm , 50 ans, et Damien Guillou, 30 ans, ont pu monter à bord lors d'une accalmie, selon la préfecture maritime.
"C'était vraiment moins une, parce que le bateau était en train de couler", a déclaré le navigateur helvète sur l'antenne de BFMTV.
"Il y avait pas mal de mer mais les conditions étaient quand même assez maniables et dans le creux d'une vague, il y a notre bateau qui s'est cassé en deux", a-t-il raconté. "On a réussi à fermer les trappes de survie, les trappes étanches du bateau pour compartimenter le bateau. Petit à petit le bateau a commencé à se disloquer et à couler".
"Un avion français est arrivé sur zone, qui nous a localisés et puis qui a commencé à organiser les secours pour essayer de nous récupérer. Finalement c'est un cargo qui s'est dérouté qui a réussi".
Les deux marins "sont sains et saufs", a-t-on précisé à la préfecture maritime de l'Atlantique à Brest. Ils sont montés à bord du navire norvégien vers 07H30 et faisaient route vers Rotterdam, selon le site officiel des deux navigateurs.
Le "Cheminées Poujoulat", un monocoque de 60 pieds mis à l'eau en mai 2011, "a quant à lui coulé", a indiqué un communiqué de la préfecture maritime.
Le cargo norvégien, le MV Star Isfjord, a été dérouté par le Centre de recherches et de sauvetage britannique afin qu'il se rapproche de la zone où les deux marins étaient en difficulté, à quelque 170 milles nautiques des îles britanniques Sorlingues (Scilly en anglais), à la pointe sud-ouest de l'Angleterre.
Hélitreuillage impossible
"Cheminées Poujoulat", qui effectuait son convoyage retour de la Transat Jacques Vabre, à laquelle il avait participé en novembre dernier, avait déclenché sa balise de détresse lundi dans la soirée.
"Le voilier, démâté, se (trouvait) alors dans des eaux sous juridiction britannique à 200 nautiques (environ 370 km) de la pointe de Cornouailles et à 180 nautiques (environ 330 km) de Brest", selon son site internet.
© AFP/Jean-Sebastien Evrard
Le skipper suisse Bernard Stamm
, à l'arrivée du Vendée Globe, le 6 février 2013, aux Sables-d'Olonne
Dans la nuit, un hélitreuillage par un hélicoptère de sauvetage britannique avait été rendu impossible par des conditions météorologiques particulièrement défavorables sur zone, avec des vents de 35 noeuds (environ 70 km/h), une mer force 6 et des creux de 6 à 7 mètres.
Un Falcon 50 de la base aéronautique navale de Hyères (Var), déjà mobilisé dans la soirée de lundi pour rechercher un homme à la mer au large de Brest, était ensuite arrivé sur zone peu avant minuit. Il était entré en contact avec les deux marins et n'avait quitté la zone qu'après la prise de relais d'un avion de patrouille maritime.
Bernard Stamm détient le record de la traversée de l'Atlantique en solitaire sur un monocoque de 60 pieds. Il a été, entre autres, champion du monde en catégorie IMOCA en 2007.
Marin atypique, il raconte parfois avoir d'abord détesté la voile, vivant comme une punition que son père l'emmène naviguer sur le lac Léman. Après un parcours tout sauf rectiligne au cours duquel il a notamment été bûcheron, il s'est ensuite imposé dans le milieu très fermé de la course au large.
Lors du dernier Vendée Globe, son bateau avait heurté un OFNI (objet flottant non identifié) dans le Pacifique. Privé de l'énergie électrique indispensable notamment au fonctionnement du pilote automatique, il avait dû être ravitaillé en mer donc disqualifié, en vertu des règles de ce Tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.