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© AFP/Mehdi Fedouach
Yann Elies le 2 juin 2013 quitte le port de Pauillac lors du lancement de La Solitaire du Figaro
Yann Eliès, qui a remporté mercredi à Porto (Portugal) la première étape de La Solitaire du Figaro 2013, a marqué un grand coup en reléguant loin derrière la plupart des autres favoris de l'épreuve mais, comme il le dit lui-même, "la course est loin d'être finie".
Le skipper briochin, vainqueur de l'édition 2012, a signé sa 8e victoire d'étape en 14 participations et s'est rapproché du record détenu par Jean Le Cam (9). Frédéric Duthil et Jean-Pierre Nicol ont complété le podium de cette étape partie dimanche de Pauillac, en aval de Bordeaux, et longue de 536 milles (992 km).
Plus de 500 milles se sont déroulés au portant, dans des conditions de vent très contrastées: du médium pour la traversée du golfe de Gascogne, puis huit heures de +baston+ en enroulant la pointe occidentale de la péninsule ibérique, avant un final de plus de 24 heures dans la pétole (calmes prolongés) le long des côtes portugaises.
Il fallait donc être un marin très complet pour s'imposer dans toutes ces gammes du jeu, faire preuve d'anticipation et d'opportunisme pour réussir à exploiter toutes les transitions météo. Mission accomplie.
Cette victoire est d'autant plus belle que le skipper de Groupe Queguiner/Leucémie Espoir a été en panne d'ordinateur pendant une bonne partie de la course et a du faire sa route "à l'ancienne, avec les cartes papier et la règle Cras".
"Cette histoire d'ordinateur a peut être été salvatrice, parce que tu ne sais pas où sont les autres et du coup, ça permet de faire ses propres trajectoires et d'assumer ses choix, a déclaré Eliès à l'arrivée. C'est peut-être une bonne chose".
"Ce n'est que la première étape, a-t-il souligné. Il ne faut pas crier victoire tout de suite, il en reste trois. Je suis content, mais lucide et humble parce qu'il peut se passer la même chose dans l'autre sens, notamment sur la deuxième étape", qui conduira les 41 solitaires à Gijon (nord de l'Espagne).
La Solitaire du Figaro est une course au temps: le skipper ayant le plus faible temps cumulé sur les quatre étapes est déclaré vainqueur. La route est longue jusqu'à Dieppe (Seine-Maritime), où aura lieu l'arrivée le 23 juin et Eliès a raison de dire que la course n'est pas gagnée.
Il n'en reste pas moins qu'il a porté un coup sévère à certains autres grands favoris de l'épreuve comme Nicolas Lunven (12e), Fabien Delahaye (13e), Morgan Lagravière (14e), Armel Le Cléac'h (18e), Jérémie Beyou (19e) ou encore Michel Desjoyeaux (21e), tous relégués à 2 heures ou plus.
Un lourd fardeau à porter pour la suite de la course, d'autant que la deuxième étape vers Gijon s'annonce assez tranquille, avec peu d'options tactiques possibles.
Le départ de cette deuxième étape, longue de 452 milles (837 km), sera donné samedi.