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Malgré la menace de grains après des semaines d'été indien, des milliers de spectateurs se sont massés dimanche dans une ambiance très familiale sur les falaises du cap Fréhel pour admirer le ballet des voiliers de La Route du Rhum partis un peu plus tôt de Saint-Malo en direction de la Guadeloupe.
Dès le matin, les simples promeneurs ou amateurs de la course sont arrivés en rangs serrés. Le site du cap étant interdit aux véhicules individuels, des navettes déposaient à intervalles réguliers leur flot de passagers à quelques centaines de mètres du cap Fréhel.
Arrivés à destination, leurs sacs de pique-nique à la main, les plus prévoyants repéraient un lieu accueillant pour leurs agapes face au panorama magnifique, sous l??il interrogateur des colonies d'oiseaux, les seuls propriétaires habituels de ce site ornithologique reconnu. D'autres patientaient en écoutant une chorale ou des chants traditionnels bretons joués au biniou par une femme sonneur.
A bord de son "Prince de Bretagne", l'un des huit multicoques de la classe Ultime, des bêtes de course faisant jusqu'à 40 m de long, Lionel Lemonchois a viré en tête la bouée de Fréhel sous les acclamations des spectateurs, escorté à distance respectable par une myriade d'embarcations.
A 14h00, le départ de la course à Saint-Malo avait été salué à Fréhel par des cornes de brume. Mais le coup de canon n'a pas, cette année, résonné jusqu'au Cap. "Normal, les vents sont contraires", a expliqué à la cantonade un habitué de la course.
"Maman, je ne vois plus Sodebo" (Sodebo Ultim'), un des favoris de la course, s'impatiente un enfant. "C'est normal", tempère la mère. "Il est caché par la falaise. Mais tu vas le voir réapparaître devant toi dans quelques instants". "Ah, ça y est, je le vois entre les gens devant nous, là!", s'enthousiasme le jeune garçon en indiquant du doigt le haut d'un mât qui se dégage des falaises tandis qu'un voisin de son âge adresse de grands signes de bras aux hélicoptères qui survolent le cap.
- 'Il manque un peu de pluie' -
Assis sur des roches, sandwiches à la main, un groupe de jeunes gens semble pour l'heure moins se préoccuper de la course que de passer un bon moment.
"On est allés à Saint-Malo hier mais on n'a pas pu voir les bateaux car ils étaient déjà sortis du port. Du coup on s'est dit qu'on allait venir ici aujourd'hui", explique Alexis Charp, originaire de Picardie. "Il manque un peu de pluie", plaisante son collègue, Émilien Réthoré. "S'il avait vraiment plu, il y aurait eu moins de monde et on aurait été en première ligne pour voir les bateaux passer!"
Pour éviter les risques d'accidents des gendarmes étaient postés en bordure de falaise afin de dissuader les plus téméraires de s'approcher trop près. Des panneaux soulignant d'ailleurs régulièrement la dangerosité du site, appelaient à la vigilance.
Au grand dam des associations environnementales, les spectateurs étaient pour partie cantonnés sur des espaces en cours de végétalisation sur ce site fragile, reconnu comme patrimoine naturel européen (Natura 2000). Ce qui avait amené les jours derniers ces associations à donner ce conseil dans un communiqué: "Si vous aimez le cap Fréhel, si vous souhaitez que ce site soit le moins détérioré possible, n'y allez pas dimanche!".
Mais visiblement, elles n'ont pas été entendues.