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La première étape vers la 35e Coupe de l'America, en 2017 aux Bermudes, se déroulera samedi et dimanche à Portsmouth (sud de l'Angleterre), où le détenteur du trophée, Oracle Team USA, affrontera ses cinq challengers, dont le français Groupama Team France.
Ce sera l'occasion, pour Jimmy Spithill, le barreur australien du "defender", de se mesurer au Britannique Ben Ainslie , l'homme qui, à la tactique, lui a permis de remporter la "Cup" en 2013.
Les Louis Vuitton America's Cup World Series (ACWS) de Portsmouth sont attendues avec impatience car elles donneront une idée des forces en présence, à deux ans de l'événement phare de la voile de compétition.
La confrontation entre Spithill (36 ans), deux fois vainqueur du plus vieux trophée sportif au monde, et Ainslie (38 ans), quadruple champion olympique, est particulièrement attendue.
Les deux hommes se connaissent bien. Ils ont été les acteurs majeurs de la victoire d' sur son rival néo-zélandais Emirates Team New Zealand (ETNZ) en 2013 à San Francisco, au terme d'un incroyable come-back.
Mené 8 à 1, Oracle Team USA l'avait finalement emporté 9 à 8. Un succès auquel Ainslie a largement contribué.
Spithill, qui avait aussi remporté la Coupe de l'America en 2010, a derrière lui une équipe bien rodée, disposant de moyens financiers considérables. Ainslie, sans doute le meilleur régatier de la planète, peut compter sur un talent exceptionnel, un équipage expérimenté et une solide connaissance du plan d'eau de Portsmouth, où il a établi sa base.
"La Coupe de l'America est née ici en 1851, rappelle-t-il. On a plusieurs fois essayé de la remporter au cours des 164 dernières années mais nous n'avons jamais été aussi près de la gagner".
Ce sera la première fois que des épreuves préparatoires à la "Cup" se dérouleront dans les eaux britanniques.
"Ben est vraiment un chic type, affirme Spithill. Quand on le rencontre à terre, il est très courtois, très bien élevé. Mais sur l'eau, c'est une autre histoire. Il devient très, très agressif et obtient des résultats".
"Nous voulons battre Oracle, confirme Ainslie. Il ne fait aucun doute qu'ils vont être très au point et très, très difficiles à vaincre. Mais nous avons une bonne chance de le faire et aurons l'avantage de courir à domicile".
- Des AC45f, en attendant les AC48 -
Les régates de samedi (2) et de dimanche (2) se dérouleront avec des catamarans AC45f (13,45 m) à foils et mât-aile, très similaires aux AC48 qui seront utilisés en 2017 et menés par des équipages de 5 personnes.
Ainslie ne sera pas le seul à vouloir battre l'épouvantail américain.
L'équipe suédoise Artemis, avec à la barre un autre Australien, Nathan Outteridge (29 ans), médaille d'or en 49er aux JO 2012, est le challenger le plus affûté. Grâce à son propriétaire, le pétro-milliardaire Torbjörn Törnqvist, Artemis dispose d'un budget confortable et s'entraîne avec ses deux AC45 depuis plusieurs mois.
Abonnés à la "Cup" depuis 1987, les Kiwis reviennent avec un équipage rajeuni. Peter Burling (24 ans) a remplacé Dean Barker (43 ans), skipper attitré de Team New Zealand depuis 2000, lorsqu'il remporta la "Cup". Finaliste en 2003, 2007 et 2013, il a été remercié en février par Grant Dalton , le manager néo-zélandais.
Barker n'est pas resté longtemps sur le marché du travail et a rejoint les Japonais de SoftBank Team Japan, qui fera ses débuts à Portsmouth.
Les Français du Groupama Team France seront conduits par Franck Cammas , marin surdoué au formidable palmarès océanique et grand spécialiste du multicoque.
Grâce à Groupama, l'équipe française dispose d'une enveloppe de 5 millions d'euros par an jusqu'en 2017 (15 millions sur trois ans), soit 80% du budget global. Des moyens jugés encore un peu justes par de nombreux spécialistes.