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© AFP/Noah Berger
Le skipper italien de Luna Rossa Max Sirena (g) et le skipper américain d'Oracle Jimmy Spithill posent devant la Coupe de l'America, le 5 juillet 2013 à San Francisco
L'équipe italienne Luna Rossa engagée dans la Coupe de l'America a menacé de ne pas courir dimanche la première régate des éliminatoires des challengers si un jury ne se prononce pas au préalable sur une modification demandée par les organisateurs.
Les Italiens refusent de modifier les safrans (gouvernails) de leur catamaran AC72 (22 m de long) comme le leur demande le directeur de course Iain Murray dans le cadre des mesures de sécurité adoptées après la mort d' Andrew Simpson , un équipier britannique du catamaran suédois Artemis, qui a chaviré le 9 mai.
Un jury international nommé par la Fédération internationale de voile (ISAF) doit se prononcer sur la question, mais il ne se réunira que... lundi, au lendemain de la régate inaugurale de la Coupe Louis-Vuitton, qui doit opposer Luna Rossa aux Néo-Zélandais d'Emirates Team New Zealand (ETNZ).
Pour éviter une défection de l'équipe italienne, les organisateurs tentent d'obtenir du jury qu'il se réunisse avant la régate prévue dimanche.
"C'est une question de principe", a martelé Max Sirena, le skipper de Luna Rossa, au cours d'une conférence de presse. "Nous estimons que c'est injuste. Nous sommes ici pour régater mais on ne change pas les règles une semaine avant de courir".
Le conflit porte sur des appendices fixés sur les safrans en T majuscule inversé des AC72 et appelés plans porteurs.
Ce dispositif permet aux AC72 de déjauger à partir d'une certaine vitesse et de "voler" au-dessus des vagues. Grâce à ces plans porteurs, ils ne touchent plus l'eau qu'en trois points -les deux safrans et l'un des foils (dérives courbes)-, la traînée hydrodynamique étant alors minimale.
ETNZ et Luna Rossa ont protesté auprès de Murray, qui veut imposer des plans porteurs de surface plus importante pour, assure-t-il, des raisons de sécurité.
"De la foutaise"
Les Kiwis et les Italiens sont furieux. Ils estiment inutiles de changer leurs propres +elevators+, qui -disent-ils- fonctionnent très bien, sont conformes à la jauge initiale et parfaitement sûrs.
Demander de modifier des bateaux déjà très complexes à mettre au point à seulement quelques jours des régates est absurde, affirment-ils.
Les Néo-Zélandais comme les Italiens estiment en outre que de nouveaux plans porteurs, plus grands et plus profonds, seraient dangereux si un équipier (11 par bateau) tombait à l'eau à grande vitesse. "C'est de la foutaise", a répondu Murray, ajoutant qu'à 2,10 m sous la surface de l'eau, ils ne risquent pas de frapper quelqu'un qui serait passé par-dessus bord. "C'est pratiquement impossible", a-t-il dit.
Murray, qui participait à la même conférence de presse, n'a pas exclu que le jury se réunisse plus tôt que prévu. mais, a-t-il souligné, "ce n'est pas à moi de lui dicter quoi que ce soit. Si Luna Rossa décide de ne pas courir (dimanche), ce sera leur décision". "Mais je reste optimiste", a-t-il poursuivi, chaque Coupe de l'America a connu ce genre de problème dans le passé.
D'autre part, les épreuves de vitesse, sans enjeu, qui étaient prévues vendredi en baie de San Francisco ont été annulées en raison de vents trop forts. "A 09h00 locales (18h00 heure française), le vent soufflait à plus de 20 noeuds sur le plan d'eau et devrait encore se renforcer au cours de la journée", a déclaré l'un des responsables des régates, John Craig.
"La bonne décision consiste à ne pas faire participer les (catamarans à aile rigide) AC72 à la parade nautique et aux épreuves de vitesse prévues aujourd'hui (vendredi) pour que chacun soit en bonne forme pour le premier jour des régates de la Coupe Louis-Vuitton, dimanche", a-t-il ajouté.