Happy Birthday : |
© AFP/Don Emmert
Les bateaux Emirates Team New Zealand (g) et America Oracle Team USA lors de la 3e régate de la finale de l'America's Cup, le 20 septembre 2013 à San Francisco
Le détenteur américain de la Coupe de l'America Oracle Team USA (OTUSA) a remporté vendredi sa 3e régate de la finale contre le challenger Emirates Team New Zealand (ETNZ), après être passé à deux doigts de perdre le trophée qu'il détient depuis 2010.
Une première mouture de cette 13e régate de la finale de la "Cup" a été annulée, les deux bateaux ne bouclant pas le parcours dans le temps maximum de 40 minutes.
ETNZ était très largement en tête de la course -qui s'est déroulée dans des brises exceptionnellement faibles et du brouillard- lorsque les organisateurs l'ont interrompue. Le catamaran AC72 des Kiwis n'était alors qu'à 5 minutes de la ligne d'arrivée... et de la 34e Coupe de l'America.
La frustration était immense dans les rangs des Néo-Zélandais, qui ne sont qu'à une victoire du Graal, mais marquent le pas depuis plusieurs jours face à des Américains qui grignotent peu à peu l'avance de leurs adversaires, avec un score qui est désormais de 8 à 3.
"C'est une journée très frustrante, très décevante", a résumé Dean Barker , le skipper d'Aotearoa, le bateau néo-zélandais, dans ce qui restera sans doute comme l'euphémisme du jour. "Mais les gars ont confiance, nous savons que nous pouvons gagner" la Coupe.
A l'inverse, son homologue chez OTUSA, l'Australien Jimmy Spithill, ne cachait pas sa joie. "Un jour fantastique, a-t-il lâché. Ca a été difficile mais, parfois, les choses vont dans le sens que vous souhaitez".
Gouffre inutile
Dans la première mouture de cette 13e manche, les Néo-Zélandais ont littéralement laissé sur place les Américains.
La course s'annonçant très peu ventée (une dizaine de noeuds), les deux catamarans avaient embarqué des code 0 (grand foc) et les Américains avaient réinstallé un long bout-dehors sur leur catamaran.
Spithill a pris le meilleur départ et immédiatement loffé son adversaire, l'empêchant de passer à son vent avant la première bouée. Barker et ses dix coéquipiers sont tout de même passés en tête dans la "descente" vers la porte sous le vent, profitant de brises plus soutenues de leur côté du plan d'eau.
A cette deuxième marque de parcours, atteinte à une vitesse d'une vingtaine de noeuds par les deux AC72, ETNZ possédait une énorme avance d'une minute et 42 secondes. Cet écart s'est ensuite creusé dans la remontée au près.
OTUSA a franchi la porte au vent 2 min 27 sec derrière les Kiwis, un gouffre, mais un gouffre inutile puisque la course a été interrompue avant même que ETNZ n'enroule la porte sous le vent, avant-dernière marque de parcours avant la ligne d'arrivée.
La deuxième mouture de cette 13e manche s'est déroulée avec un vent plus soutenu.
Le casse du siècle?
Barker a pris le meilleur départ et passé la première bouée avec 3 secondes d'avance avant de céder la première place aux Américains dans le bord de portant vers la porte sous le vent. OTUSA a ensuite demandé et obtenu une pénalité contre ETNZ, les Néo-Zélandais passant très (trop) près sous le nez des Américains, arrivés tribord amure et prioritaires.
A la porte sous le vent, les Américains devançaient les Néo-Zélandais de 20 secondes. L'écart n'a ensuite fait que se creuser: 46 secondes à la porte au vent, à l'issue du long bord de près, 1 minute à l'avant-dernière marque et 1 minute 24 secondes à l'arrivée.
Cette 3e victoire d'OTUSA dans la finale est la deuxième d'affilée par les Américains après celle de jeudi.
La tâche s'annonce toujours difficile pour OTUSA, mais l'espoir a sans doute changé de camp.
"Si les Américains remontent leur handicap et conservent la Coupe de l'America, ce sera le casse du siècle", a estimé le fondateur de la Coupe Louis-Vuitton (éliminatoires des challengers) Bruno Troublé, qui assistait à la course à San Francisco.
Deux autres régates sont programmées samedi.