Happy Birthday : |
© AFP/Josh Edelson
Oracle Team USA (g) et Emirates Team New Zealand, lors de la 10e régate de la Coupe de l'America, le 15 septembre 2013 à San Francisco
Les Néo-Zélandais ne sont plus qu'à deux victoires d'un 3e succès dans la Coupe de l'America mais les détenteurs américains du trophée relèvent la tête et les régates sont de plus en plus acharnées, ébranlant tous les pronostics.
Deux courses ont été disputées dimanche: l'une, la 9e, a été enlevée par le "defender" Oracle Team USA (OTUSA), l'autre, la 10e, par son challenger Emirates Team New Zealand (ETNZ), qui mène désormais par 7 victoires à 1. Cette dernière manche a sans doute été "l'une des plus passionnantes des 162 années d'histoire de la Coupe", selon le San Francisco Chronicle.
Les prochaines régates auront lieu mardi et les Kiwis n'ont plus besoin que de deux victoires pour gagner une 3e "Cup", après celles de 1995 et 2000.
Q: Les Américains ont-ils encore une chance de garder la Coupe?
R: "It's not over until it's over" ("c'est loin d'être terminé"), répètent à l'envi les responsables de l'équipe du multi-milliardaire Larry Ellison. Et, de fait, Oracle est méconnaissable depuis plusieurs manches. Le catamaran AC72 américain, moins rapide que son adversaire au près lors des premières régates, fait maintenant jeu égal avec lui. Ce 3e bord d'un parcours d'une douzaine de milles (22 km environ), contre le vent, est l'élément clef des régates de San Francisco. C'est en grande partie là que se jouent les courses. En manoeuvre aussi, les progrès accomplis par l'équipage d'OTUSA sont impressionnants. Dommage (pour Oracle) que cette métamorphose intervienne si tard. De l'avis général, il leur sera très dur de revenir. A moins bien sûr que leur adversaire ne se mette sur le toit, ce qui a failli arriver samedi.
Q: A quoi peut-on attribuer les progrès de l'équipe américaine?
R: Tout d'abord, le bateau a été considérablement amélioré par le "design team" (architectes navals, ingénieurs) de l'équipe, mobilisé nuit et jour avec le "shore team" (techniciens). Les moyens déployés par Larry Ellison (budget de 200 millions de dollars) sont considérables et l'équipe ne manque pas de matière grise. Oracle ne communique pas sur les modifications qui ont été apportées mais tout le monde a pu constater que le bateau était doté samedi d'un nouveau bout-dehors, plus court que le précédent: moins de poids sur l'avant, meilleur aérodynamisme... Oracle Team USA s'améliore de jour en jour parce que jusqu'à la finale de la "Cup", le "defender" n'avait d'autre référence que son deuxième bateau, tandis que les Kiwis régataient avec un vrai enjeu (la Coupe Louis-Vuitton). "Nous entrons enfin dans le vif du sujet en nous confrontant à un adversaire de taille, explique le skipper d'OTUSA Jimmy Spithill. Nous découvrons de nouveaux aspects lors de chaque sortie". Les Américains n'en finissent pas de payer l'interruption de plusieurs mois de leur programme après la destruction de leur premier bateau en octobre 2012. Enfin, le remplacement de l'Américain John Kostecki par le quadruple champion olympique britannique Ben Ainslie au poste stratégique de tacticien a été largement bénéfique.
Q: Les AC72, ces fantastiques machines capables de voler au-dessus de l'eau à trois fois la vitesse du vent, peuvent-ils encore être améliorés?
R: Oui et nous n'avons sans doute encore rien vu. "La courbe d'apprentissage est verticale", souligne Glenn Ashby , le régleur australien du mât-aile d'Aotearoa, l'AC72 néo-zélandais. Les bateaux avancent à plus de 25 noeuds (46,3 km/heure) au près, frisent les 50 noeuds (92,6 km/heure) au portant, virent et empannent perchés sur leurs foils, à trois mètres au-dessus de l'eau. Le spectacle est hallucinant et les bateaux progressent à chaque sortie. "L'AC72 est un bateau évolutif. Comme dans tous les autres sports automobiles, que ce soit en F1 ou en MotoGP, vous êtes en apprentissage constant à bord", résume Spithill.