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© AFP/Noah Berger
L'équipage d'Oracle Team USA après sa victoire dans la 18e régate de la Coupe de l'America à la voule le 24 septembre 2013 à San Francisco
Mené 8-1 il y a six jours par le bateau kiwi, l'Américain Oracle pourrait signer le plus incroyable comeback de l'histoire de la Coupe de l'America ce mercredi dans la baie de San Francisco (Californie) et conserver un titre qui paraissait parti en Nouvelle-Zélande.
Ce n'est que la troisième fois en 162 ans d'histoire de la "Cup" qu'il aura fallu attendre l'ultime régate pour connaître le vainqueur du plus vieux trophée sportif au monde (1851).
La première fois, ce fut en 1920, lorsque le bateau américain Resolute surclassa 3 à 2 son adversaire britannique Shamrock IV. Et en 1983, quand le 12m JI australien Australia II mit fin à 132 ans de domination américaine sur la Coupe à la 7e manche (victoire 4 à 3).
En 2013, le vainqueur de la 34e édition du Graal de la voile aura donc dû attendre la 19e et dernière régate (départ prévu à 13h15 locales/22h15 françaises) pour s'emparer de l'aiguière d'argent. Ou pour la conserver, si les Américains l'emportent en signant une 8e régate victorieuse d'affilée.
Les choses se présentaient pourtant très différemment jeudi. Emirates Team New Zealand (ETNZ) menait 8 à 1, humiliant le détenteur du trophée Oracle Team USA (OTUSA) à presque chaque sortie. Et le 9e et dernier point semblait tendre les bras au bateau kiwi.
Sept victoires d'affilée
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Emirates Team New Zealand pendant la 18e régate de la Coupe de l'America le 24 septembre 2013 dans la baie de Sna Francisco
La messe semblait dite tant ETNZ était alors supérieur à USA17, le catamaran AC72 de l'équipe américaine. L'équipage néo-zélandais manoeuvrait mieux et plus vite que celui du multicoque américain, qui affichait en outre un déficit de vitesse embarrassant, notamment au près (contre le vent).
"Down Under", la Nouvelle-Zélande se réjouissait déjà d'empocher une 3e Coupe de l'America après celles de 1995 et 2000, et les drapeaux néo-zélandais fleurissaient sur les quais de San Francisco.
Mais ce jeudi 19 septembre donc, la machine à gagner des Kiwis s'est brusquement grippée face à un "defender" qui s'est mis à gagner et à reprendre espoir. Et les victoires se sont accumulées, les Américains remontant peu à peu leur déficit jusqu'à égaliser mardi 8 à 8 avec les Néo-Zélandais à l'issue d'un +come back+ rarissime dans l'histoire du sport.
Sept victoires d'affilée pour Oracle Team USA, l'équipe du multi-milliardaire américain Larry Ellison... Du jamais vu dans l'histoire de la Coupe!
Les raisons de cette étonnante résurrection sont multiples mais on peut déjà en retenir deux.
La première, c'est que le développement de l'AC72 néo-zélandais a sans doute marqué le pas tandis que celui d'OTUSA continuait à être amélioré, le +design team+ (architectes) et le +shore team+ (techniciens) travaillant nuit et jour pour améliorer le bateau, pour le faire aller plus vite.
La deuxième, c'est la qualité exceptionnelle de la "cellule arrière" de USA17: l'Australien Jimmy Spithill à la barre, son compatriote champion olympique de Laser aux JO de Londres Tom Slingsby et le Britannique Ben Ainslie à la tactique.
Un bateau américain, mais un seul Américain
La deuxième, c'est la qualité exceptionnelle de la "cellule arrière" de USA17: l'Australien Jimmy Spithill à la barre, son compatriote champion olympique de Laser aux JO de Londres Tom Slingsby et le Britannique Ben Ainslie à la tactique.
L'apport d'Ainslie -quadruple champion olympique et "aujourd'hui le meilleur régatier au monde", selon Spithill- a été déterminant.
On peut d'ailleurs oser une troisième raison: la qualité du "coaching" du Français Philippe Presti , double champion du monde de Finn et l'un des hommes clefs derrière cette renaissance des Américains. Ou plutôt du bateau américain car l'équipage de USA17 (11 personnes) a tout de même un fort parfum d'hémisphère sud, avec 4 Australiens (dont Spithill), 2 Néo-Zélandais... et un seul Américain, Rome Kirby.
Chez ETNZ, les choses sont plus claires. L'équipage de l'AC72 kiwi est composé de 9 Néo-Zélandais, dont Barker, et de 2 Australiens, dont le régleur du mât-aile Glenn Ashby .
"Nous avons hâte d'en découdre demain (mercredi) et de nous battre de toutes nos forces", affirmait Spithill mardi soir. "On se battra jusqu'au bout, rétorquait Barker. Nous savons que nous pouvons l'emporter".
Ca risque d'être très chaud sur la ligne de départ mercredi après-midi en baie de San Francisco.