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© AFP/Fred Tanneau
Le navigateur français Franck Cammas
(c), le 12 mars 2013 à Quiberon
Franck Cammas , le plus titré et le plus polyvalent des navigateurs français, a présenté mercredi les bases d'une équipe, Team France, pour remporter la Coupe de l'America, "la compétition de voile la plus difficile à gagner" et qui est détenue par Oracle Team USA.
Cammas, élu lundi soir Marin de l'année 2013 (comme en 2012, une première), s'est entouré de Michel Desjoyeaux , d' Olivier De Kersauson et de Stéphane Kandler.
L'objectif, a souligné Cammas en présentant son projet au Nautic, le Salon nautique international de Paris, c'est d'"unir le plus de talents français" pour avoir une chance de remporter le Graal de la voile.
Au sein de cette structure, Desjoyeaux, double vainqueur du Vendée Globe, sera plus spécialement chargé de la technologie, un domaine qui le "passionne". Il a souligné la richesse du savoir-faire français en matière de multicoques de compétition: "on doit en être fiers et être capables de rassembler".
"Nous n'avons pas la prétention de montrer aujourd'hui une équipe définitive", a toutefois noté Cammas, qui aura 41 ans le 22 décembre. Nous n'avons pas de partenaires (financiers) mais Groupama (son parraineur historique, ndlr) nous permet de +sécuriser+ pendant deux ans".
En 2014, Groupama participera notamment au Tour de France à la voile (TFV), remporté par Cammas et son équipage en 2013, et au circuit des Extreme Sailing Series (ESS), des courses de catamarans (Extreme 40) d'une douzaine de mètres auxquelles prendront également part les Néo-Zélandais de Team New Zealand et les Suédois d'Artemis, deux des challengers de la 34e "Cup".
"Il faudra 80 personnes pour monter une équipe" pour la Coupe de l'America, a déclaré Cammas, qui a cependant rappelé que ni la date, ni le lieu, ni le type de bateau de la 35e Coupe (sans doute en 2017 avec des catamarans proches des AC72 utilisés l'été dernier), n'avaient encore été choisis.
Mercato
Interrogé sur le budget nécessaire à une campagne pour la "Cup", Cammas a cité le chiffre de 20 millions d'euros par an. "C'est un minimum mais ça nous permettrait de partir", a-t-il dit, insistant sur le fait qu'il y avait "une urgence", celle d'empêcher les talents français de passer à la concurrence étrangère.
"On est en pleine période de +mercato+", a confirmé Desjoyeaux, car la matière grise hexagonale (architectes, designers) qui était dispersée dans les différentes équipes de la dernière "Cup" a déjà rejoint d'autres défis ou est sur le point de le faire.
"On est bien conscients que la situation économique n'est pas facile, a-t-il affirmé, et on n'attend pas de la puissance publique qu'elle finance ce défi là".
"Quelque chose est en train de se passer", a pour sa part estimé Kandler, qui dirigeait le défi français Areva dans la 32e "Cup" en 2007. La Coupe de l'America mérite un soutien national, c'est de la haute technologie, c'est un défi". "Je suis convaincu que le potentiel est là: c'est la bonne combinaison et sur la base de ce que j'ai vu, je suis persuadé que ça va marcher", a-t-il ajouté.