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© AFP/Justin Sullivan
Le catamaran AC72 d'Artemis chaviré dans la baie de San Francisco au cours d'un entraînement le 9 mai 2013, en vue de la Coupe de l'America
Les organisateurs de la Coupe de l'America n'ont pas donné de détails vendredi sur le chavirage de l'AC72 d'Artemis Racing, qui a coûté la vie au Britannique Andrew Simpson , et n'ont pas voulu parler des conséquences possibles sur le déroulé de la compétition.
Un jour après le drame, les circonstances du chavirage du catamaran suédois, qui s'entraînait dans la baie San Francisco en vue de la plus célèbre des compétitions de voile à partir du mois de juillet, étaient encore floues.
"Les équipiers de l'AC72 d'Artemis effectuaient une des manoeuvres les plus difficiles, ils abattaient (ils quittaient leur route en s'éloignant de la direction du vent, ndlr). Le bateau a plongé par l'avant et s'est cassé en plusieurs morceaux", a expliqué Iain Murray, directeur des courses pour l'organisation, qui va mener une enquête en collaboration avec les garde-côtes américains alors que la police de San Francisco a également ouvert sa propre enquête.
Murray et Stephen Barclay, le directeur de la Coupe de l'America, ont qualifié de "spéculation" l'idée qu'un problème structurel -notamment dans la poutre avant- ait été à l'origine du chavirage même si, depuis sa mise à l'eau en novembre 2012, Artemis a connu des soucis avec les poutres -l'une à l'avant, l'autre à l'arrière- qui relient les deux coques de son catamaran.
Iain Murray ne dispose pas encore de données, de photos ou de vidéos et il n'a pas encore parlé aux équipiers d'Artemis présents sur le bateau lors du drame, notamment le patron du défi suédois, l'Américain Paul Cayard , un vétéran de la Coupe de l'America, et le skippeur australien Nathan Outteridge .
Il semble que le Français Loïck Peyron, membre de l'équipe, ne se trouvait pas à bord du catamaran quand il a chaviré entre les îles d'Alcatraz, d'Angel et de Treasure, une partie de la baie qui ne servira pas pour les courses.
Il s'agissait du dernier jour d'entraînement d'Artemis Racing sur cet AC72, un engin flottant de 22 mètres de long parmi les plus sophistiqués au monde, qui est capable de voler au-dessus de l'eau à plus de 40 noeuds (75 km/h) sous les commandes de onze équipiers mais qui s'avère très délicat à piloter.
"Mon ami le plus proche"
© AFP/
Coupe de l'America : décès du skipper Andrew Simpson
dans le chavirage du catamaran d'Artemis
"Tout l'équipage a été immédiatement localisé sauf Andrew Simpson , qui est resté piégé sous une partie solide du bateau", a aussi expliqué Iain Murray, précisant que les conditions de navigation jeudi étaient "normales".
Simpson, 36 ans, qui servait de stratégiste, avait intégré l'équipe suédoise récemment, rejoignant dans l'aventure son compatriote Iain Percy , avec lequel il a été double médaillé olympique en catégorie Star.
En mars, il indiquait sur Twitter que déménager à San Francisco avec femme et enfants était "trépidant" et que "la Coupe devrait être sympa!!".
"J'ai perdu mon ami le plus proche depuis plus de 25 ans, l'homme le plus amical et gentil que je connaisse, je n'arrive pas à croire qu'il n'est plus avec nous", a réagi vendredi Percy dans un communiqué.
"Nous voulons comprendre comment on peut perdre un homme sur un petit bateau avec autant de personnes autour", a expliqué Stephen Barclay, qui n'a pas voulu "spéculer" sur les conséquences du drame sur la compétition elle-même.
Ce dernier n'a pas commenté sur l'idée d'annuler l'épreuve ou celle de la courir sur les AC45, plus petits, et a indiqué que "rien n'était exclu" tant que les circonstances du drame n'avaient pas été élucidées précisément. "Alors seulement nous prendrons les décisions pour la suite", a-t-il dit.
A seulement huit semaines des premiers bords, la participation d'Artemis Racing à la compétition pourrait être remise en cause. Le temps, les moyens financiers ou même l'envie pourraient manquer aux Suédois.
Il ne resterait alors que deux équipes -Emirates Team New Zealand (NZL) et Luna Rossa (ITA)- en lice dans la Coupe Louis-Vuitton, dont le vainqueur doit rencontrer en septembre le +defender+ américain Oracle, et la 34e édition du plus vieux trophée sportif au monde perdrait alors beaucoup d'intérêt.