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10 avril 1915: pour fuir les hostilités, le baron Pierre de Coubertin qui a créé à Paris le Comité international olympique (CIO) en 1894, décide de transférer le siège à Lausanne. Cent ans plus tard, l'institution à l'étroit dans ses murs va construire un nouveau siège et célébrer l'héritage.
Alors que plusieurs médaillés olympiques sont déjà tombés au combat (comme l'illustre Jean Bouin , médaillé d'argent sur 5000 m en 1912 à Stockholm, tué dans la Meuse dès septembre 1914), Coubertin qui a relancé les jeux Olympiques pour construire un monde pacifique au moyen du sport, choisit la Suisse pour sa neutralité.
Il installe alors le CIO d'abord au casino de Montbenon puis à la villa Mon-Repos. Le siège principal devient ensuite le Château de Vidy, sur les rives du Lac Léman. En 1986 est inaugurée la Maison olympique, devenue depuis lors trop étroite pour les besoins d'une institution prospère, qui bénéficie en Suisse de certains avantages fiscaux et qui n'en finit plus de s'agrandir.
Le CIO a donc confié au cabinet d'architectes danois 3XN la construction d'un nouveau bâtiment, sur le même site de Vidy, projet initié par l'ancien président Jacques Rogge et concrétisé par son successeur Thomas Bach , élu à la présidence du CIO en 2013.
Les travaux devraient débuter "au plus tôt en 2016 pour une livraison début 2019 si tout se passe bien", explique Christophe de Kepper, directeur général du CIO.
- 'Souci d'efficacité' -
D'un coût de 160 millions de francs suisses (157 millions d'euros), la Maison de l'unité olympique, "répond à un souci principal d'efficacité", explique M. De Kepper. "Les bâtiments actuels ne répondaient plus à nos besoins, dans la mesure où nos quelque 450 collaborateurs sont répartis sur quatre sites", ajoute-t-il.
La future construction permettra de disposer de 17.000 m2 contre 5.000 m2 actuellement et pourra accueillir 600 collaborateurs.
"Nous allons étoffer nos équipes pour mettre en oeuvre toute la révision du programme olympique qu'implique l'adoption de l'Agenda 2020 du président Thomas Bach ", précise M. de Kepper.
Le bâtiment, dont le projet a été présenté en décembre lors de la 127e session du CIO, "reflète à la fois le symbolisme des jeux Olympiques et les besoins de l'organisation", explique Jan Ammundsen, responsable du cabinet d'architectes danois 3XN.
"Nous avons conçu un projet autour de trois éléments clés: le mouvement, la flexibilité et la durabilité. Il comporte une façade transparente, qui ondule et reflète l'énergie d'un athlète en mouvement, détaille M. Ammundsen. L'intérieur est conçu avec le moins de contraintes structurelles possibles et sera modulable".
- Impact économique -
Capitale olympique, Lausanne tire un profit évident de la présence du CIO, qui y a ouvert en 1993 un musée devenu le deuxième musée le plus visité en Suisse.
Ainsi, une étude universitaire de 2008, dont les conclusions réactualisées seront publiées en avril, estime à 1.800 le nombre d'emplois directs à Lausanne et dans le canton de Vaud, générés par la présence du CIO et des différentes fédérations qui l'ont suivi.
"L'impact économique annuel sur Lausanne et l'arc lémanique se chiffre à 200 millions de CHF", indique Daniel Brélaz, le syndic de Lausanne (l'équivalent du maire).
"Les relations entre Lausanne et le CIO ont connu des hauts et des bas, surtout dans les années 70, ajoute M. Brélaz. Mais depuis les présidents Samaranch et Rogge et l'élection récente de M. Bach, ces relations ne connaissent que des hauts".
Preuve de cette étroite collaboration, toute une série de manifestations sont prévues à partir du printemps dans la ville où est enterré le baron de Coubertin. Une exposition au Musée olympique, du 25 mars au 28 juin, retracera les moments forts de l'histoire entre l'agglomération de 350.000 habitants et l'institution.
Des expositions photos sont également au programme sur six sites emblématiques, dont la villa Mon-Repos. De plus, lors du "week-end du centenaire", du 26 au 28 juin, le CIO ouvre ses portes au grand public et une grande course populaire, le 26 juin en fin de journée, parcourra certains des sites symboliques.