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© AFP/Mark Lloyd
Oracle Team et Team New Zealand, le 3 juin 2017 à Hamilton aux Bermudes
Les Néo-zélandais ont endossé lundi aux Bermudes le costume de challenger pour retrouver leur bourreau de 2013, le defender américain Oracle, dans le match très attendu de la 35e Coupe de l'America.
Ils attendaient ça depuis 4 ans ! Et voilà que les Kiwis de Emirates Team New Zealand tiennent enfin leur revanche. Lundi, ils ont remporté la finale des challengers en dominant les Suédois de Artemis Racing 5 à 2, après une unique course qui leur a donné le point de la victoire, dans un souffle de vent.
Le jeune et impressionnant Peter Burling (25 ans), à la barre du défi kiwi, porte tous les espoirs d'un pays qui ne vit que pour les exploits sportifs de ses rugbymen et de ses marins.
Et qui a sérieusement gardé une dent contre Oracle, qui les a battus dans un scénario incroyable en 2013 dans la baie de San Francisco. Alors qu'ils menaient 8 à 1, les Kiwis se sont inclinés 9 à 8.
Depuis, le climat s'est alourdi. Les Néo-zélandais n'ont pas du tout adhéré à la nouvelle vision plus moderne des Américains de ce que devrait être aujourd'hui la Coupe de l'America, une "Vieille dame" de 166 ans.
Ils se sont pliés à des règles qu'ils n'ont cessé de contester et joué les rebelles, en refusant notamment de rallier un accord sur l'avenir de la Coupe signé par plusieurs équipes, et initié par Oracle.
"Il faut se méfier des Kiwis!", lance Loïck Peyron, conseiller pour Artemis. "Une révolution ne se fait pas sans dégâts collatéraux, qui sont essentiellement liés aux égos personnels et à des intérêts bassement économiques parfois. Après il y a des animosités qui font que certains ne veulent pas aller jouer dans le bac à sable de l'autre".
- Haute tension -
Le match entre Emirates et Oracle, les deux ennemis de la mer, s'annonce donc sous haute tension dès samedi.
Le premier qui arrivera à 7 victoires s'adjugera la 35e Coupe de l'America. Et Oracle part avec un point d'avance pour avoir terminé premier au classement des 2 premiers tours où il s'était invité.
La duel se fera sur ces bateaux +volants+, qui ont fait le spectacle dans la baie de Great Sound, des catamarans monotype de 50 pieds (15 m) équipés d'une voile rigide et de +foils+, ces appendices qui permettent à l'embarcation de s'élever au dessus de l'eau pour filer à toute allure.
D'un côté, il y aura les Néo-zélandais, qui se retrouvent challenger pour la 5e fois (1988, 2003, 2007, 2013, 2017) et deux fois vainqueurs de la plus prestigieuse et ancienne compétition internationale au monde (1851).
En 1995, le bateau kiwi Black Magic créait l'exploit en battant le defender américain Young America. Un trophée qu'ils ont conservé en 2000 face aux Italiens de Luna Rossa.
De l'autre côté, le defender Oracle est en course pour une 31e victoire américaine dans la Coupe de l'America (la première édition en 1851 est répertoriée comme édition 0).
En 166 ans d'existence, les Américains n'ont été battus que 5 fois, dont la toute première fois en 1983 par le défi australien.
Olympien brillant et fougueux navigateur, Peter Burling rivalisera avec le skipper de Oracle, Jimmy Spithill, venu chercher une 3e victoire d'affilée.