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© AFP/Mark Lloyd
Groupama Team France (d) skippé par Franck Cammas
et Emirates Team New Zealand (g) skippé par Peter Burling
en élimination de la Coupe de l'America aux Bermudes, le 27 mai 2017
Le défi français, de retour sur la Coupe de l'America après 10 ans d'absence, a tenu sa place parmi les challengers, celle d'une équipe la moins dotée, créant la surprise avec 2 belles victoires mais logiquement éliminée, vendredi aux Bermudes.
Le bateau tricolore Groupama Team France, barré par Franck Cammas , a été battu vendredi par les Néo-zélandais, une défaite annihilant toute chance d'accéder aux demi-finales. Samedi, l'un des 5 challengers sera éliminé à l'issue du 2e tour des qualifications. Ce sera le défi français.
"On est loin d'être ridicule, on n'a laissé personne indifférent", a souligné Bruno Dubois, le team manager de Groupama Team France, dernière équipe au classement général.
Vendredi matin, l'équipe a quitté le c?ur serré son campement pour rejoindre la base dans la baie de Great Sound. La veille, les 2 défaites encaissées avaient sérieusement hypothéqué leurs chances de survie dans la compétition
"Dans le bus, personne n'a dit un mot, seul le chauffeur faisait des blagues, tout seul. C'est comme si on allait aux funérailles", a raconté Bruno Dubois, touché par l'implication de toute l'équipe dans le projet.
Ce projet, c'est celui de Franck Cammas , marin émérite du grand large, qui n'a d'yeux désormais que pour la plus ancienne (1851) et prestigieuse compétition internationale, la Coupe de l'America. Une compétition où des milliardaires mettent beaucoup d'argent pour avoir le plus beau des bateaux.
- Ne pas s'arrêter -
La France, elle, comme à son habitude, s'est investie trop tard. Groupama a donné son feu vert il y a 2 ans, Norauto a rejoint il y a quelques mois. Le budget des Bleus s'élève à 30 millions d'euros. Les quatre autres challengers - Emirates Team New Zealand (NZL), Artemis Racing (SWE), Land Rover BAR (GBR), Softbank Japan (JPN) - et le defender, Oracle Team USA, ont des budgets avoisinant les 100 millions pour des bateaux monotypes +volants+ (AC50), c'est-à-dire équipés de foils.
"Avec l'argent, on achète le temps. Quand on n'a plus d'argent, on a plus de temps. On peut avoir plus de monde sur le projet pour la fabrication des pièces, le design, faire beaucoup plus de tests", relève Martin Fischer, responsable du design team.
Le temps a donc manqué aux Français, qui entendent bien être à l'heure pour la prochaine Coupe, la 36e, programmée en 2019. Sauf que Groupama, le plus gros investisseur, annoncera fin juin, début juillet, s'il poursuit ou non l'aventure.
"On y est allé, on n'a pas gagné, il faut qu'on tire les enseignements pour progresser. Mais surtout il ne faut pas s'arrêter. Il faut repartir tout de suite. On ne peut pas attaquer la Coupe en disant: +on trouvera de l'argent en cours de route+", prévient Bruno Dubois.
Le team manager et toute l'équipe n'ont pas attendu. Ils travaillent déjà sur des partenariats avec des sociétés expertes dans l'aviation et l'automobile. Et réfléchissent à la proposition déclinée faite précédemment par Oracle aux Français sur un partenariat technologique mais qui court toujours.
"C'est maintenant que ça se passe, qu'on discute. Si en juillet on n'a que des +non+ et qu'on n'est pas prêt à redémarrer en septembre, ça ne sert a rien d'y aller, il faudra vendre le bateau", conclut Bruno Dubois.
Groupama Team France a une ultime course samedi pour la fin du 2e tour des qualifications mais qu'importe le résultat, le sort en est jeté.