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© AFP/GREG BAKER
Lamine Diack, alors président de l'IAAF, lors de la cérémonie d'ouverture des Mondiaux d'Athlétisme de Pékin, le 22 août 2015
Des amis "de longue date" de Lamine Diack, ex-patron sénégalais de l'athlétisme mondial inculpé de corruption, ont "conjointement versé" la caution de 500.000 euros que lui réclame la justice française, selon un communiqué de sa famille reçu lundi par l'AFP à Dakar.
Soupçonné d'avoir fermé les yeux, lorsqu'il présidait la Fédération internationale d'athlétisme (1999-2015) sur des cas de dopage d'athlètes en Russie pour leur permettre de participer aux jeux Olympiques de Londres 2012, en échange d'argent, Lamine Diack est poursuivi depuis novembre 2015 pour corruption passive et blanchiment aggravé.
"Un collectif d'amis de longue date du président Lamine Diack (...) s'est réuni pour apporter un soutien à ce digne fils du Sénégal dans la rude épreuve qu'il traverse présentement. Ils ont conjointement versé la somme réclamée par le parquet national financier (français) comme caution, soit 500.000 euros", selon le communiqué diffusé par sa famille.
Le texte n'identifie nommément aucun de ces "amis de longue date", mais affirme que le collectif comprend "des anciens internationaux sportifs, des diplomates, des hauts fonctionnaires retraités du service des impôts et domaines, des chefs religieux, des membres de la société civile, des chefs d'entreprise, des sportifs du Sénégal et d'Afrique".
"Après douze mois d'enquête exhaustive des juges d'instruction français, aucune somme n'a été trouvée dans les avoirs de Lamine Diack, ni à Dakar, ni à Paris, encore moins à Monaco", déclare la famille, dénonçant un "harcèlement".
Le versement de cette caution doit lui permettre d'éviter tout risque de détention provisoire.
Outre Lamine Diack, un de ses fils, Papa Massata Diack, qui fut consultant marketing de la Fédération jusqu'en 2014, est poursuivi dans la même affaire, soupçonné d'être l'un des acteurs du système de corruption mis en place pour couvrir les cas de dopage.
Il a été placé le 17 décembre 2015 par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées après un mandat d'arrêt émis par la France, en lien avec les poursuites visant son père. Il réside au Sénégal.
Régulièrement sollicités par l'AFP, Papa Massata Diack et son entourage n'ont pas donné suite à ces demandes et s'expriment peu dans la presse.
Dans une rare interview accordée à la radio privée RFM le 22 décembre 2015, Papa Massata Diack s'était dit prêt à répondre à la justice, mais au Sénégal. "Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français", avait-il dit.
En janvier, le Sénégal avait exclu de l'extrader vers la France.
Selon la presse locale, il a été entendu par la police à Dakar le 17 février 2016 sur cette affaire de corruption, certains journaux précisant cependant que l'audition n'avait pas été motivée par le mandat d'arrêt français.
"Le procureur de la République (de Dakar), Serigne Bassirou Guèye, s'est autosaisi dans cette affaire", affirmait notamment le journal privé L'As.