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Renaud Lavillenie , nouveau recordman du monde en salle du saut à la perche, a déclaré forfait pour les Mondiaux en salle en mars, à Sopot (Pologne) à la suite d'une blessure par ailleurs sans grande gravité.
Le perchiste avait franchi samedi à Donetsk 6,16 m et effacé des tablettes le grand Sergueï Bubka. Il s'est ensuite blessé au pied gauche avec les pointes de sa chaussure droite en tentant 6,21 m.
"Je déclare forfait car j'ai une grosse plaie mais rien de grave", a déclaré le Français aux journalistes lors d'une conférence de presse organisée à Paris, évoquant 16 points de suture mais aucune lésion osseuse ni ligamentaire.
"Ca fait minimum deux semaines sans avoir le droit de poser le pied donc (...) c'est pas du tout jouable".
Mais il a immédiatement minimisé l'impact de cette impasse sur une compétition qui figure déjà à son palmarès. "Je suis passé à autre chose avec ce record, le titre, je l'ai déjà gagné il y a deux ans", a-t-il expliqué.
Il ratera du même coup les Championnats de France à Bordeaux le week-end prochain.
Bubka avait sauté 6,15 m en 1993 en salle et 6,14 m en 1994 en plein air. Lavillenie est donc bel et bien devenu l'homme le plus haut du monde, samedi, qui plus est à Donetsk, sur les terres du tsar ukrainien.
Ce dernier a d'ailleurs été le premier à le féliciter, avant de l'accompagner à l'hôpital pour s'assurer de soins de qualité.
- Au delà de l'athlétisme -
Le Français avait déjà amélioré son record personnel deux fois en janvier, effaçant 6,04 m à Rouen puis 6,08 à Bydgoszcz (Pologne). Sûr de ses qualités, le perchiste de poche (1,77 m, 70 kg) était aussi obsédé par la performance du monstre physique qu'est Bubka.
Il est désormais entré dans le gotha des très grands de l'athlétisme mondial et avait été accueilli en héros à Paris dimanche à la mi-journée, débarquant à l'aéroport de Roissy avec ses béquilles devant une nuée de journalistes. Il avait avoué son immense bonheur et sa difficulté à réaliser ce qu'il venait d'accomplir.
Mais il avait aussi justifié sa volonté de tenter 6,21 m, au risque de se blesser. "Il fallait que je tente quelque chose, c'est dans ma nature, c'est comme ça".
Agé de 27 ans, Lavillenie est monté sur tous les podiums depuis 2009, l'année de son éveil international, et conquiert avec ce record la légitimité des géants. Il ne manque au Charentais de naissance que l'or des Mondiaux en plein air. Troisième en 2009, il dut encore se contenter de cette place en 2011, mais cette fois dans la peau du favori. Il a été une nouvelle fois deuxième en 2013 à Moscou, derrière l'Allemand Raphael Holdzeppe.
Dimanche, il a indiqué vouloir pousser le record plus loin encore et tenter de conquérir une deuxième médaille d'or à Rio en 2016.
Le président de la Fédération française d'athlétisme (FFA) Bernard Amsalem a estimé que son saut à 6,16 m "(rayonnait) bien au-delà de l?athlétisme", décrivant "un exploit totalement hors du commun, que l'on n'avait plus connu en athlétisme depuis les 9 sec 58/100 sur 100 m d? Usain Bolt à Berlin, en 2009".