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© AFP/OLIVIER MORIN
Au centre, Jimmy Vicaut
, lors des demi-finales du 100 m messieurs au stade olympique de Rio de Janeiro, le 14 août 2016
Co-détenteur du record d'Europe du 100 m (9.86), Jimmy Vicaut a l'occasion de jauger sa nouvelle cote face au Canadien Andre De Grasse, triple médaillé olympique à Rio, jeudi à Oslo lors de la 5e étape de la Ligue de diamant.
La réunion norvégienne propose un beau casting dans tous les secteurs, et les Français y sont bien représentés, avec, outre le sprinteur, la discobole Mélina Robert-Michon, médaillée d'argent aux Jeux de Rio, et Mamadou Kasse Hann, qui vit une seconde jeunesse sur 400 m haies.
"Ce que je voudrais pour Oslo, c'est qu'il (Vicaut, ndlr) réussisse à mettre bout à bout toutes les phases du sprint de manière à faire la course la plus propre possible. On n'a pas d'échéance chrono pour le moment", explique à l'AFP Dimitri Demonière, coach de Vicaut depuis l'automne 2016.
Le néo-Marseillais, qui continue de s'entraîner à l'Insep, avait fait parler la poudre en claquant 9 sec 97/100 d'entrée le 21 mai à Dijon.
"Je suis relativement satisfait du début de saison mais je ne voulais pas dans la programmation qu'il rentre trop vite trop tôt. On a travaillé quelques points techniques spécifiques, sa mise en action, l'amplitude de sa foulée, et son défaut de partir à la faute quand il est à la bagarre", souligne M. Demonière.
- Face à l'adversité
Sur la piste ocre du Bislett, Vicaut pourra s'étalonner face au Britannique Chijindu Ujah, qui l'a battu sur le fil à Rome, et surtout De Grasse.
Alors que la concurrence n'a jamais été aussi jeune et dense sur la ligne droite, c'est le comportement de Jimmy Vicaut "face à l'adversité" que Dimitri Demonière souhaite fortifie "pour qu'on ne se retrouve pas dans la situation de la finale des jeux Olympiques où il part à la faute du fait de ses adversaires".
Après des années de galère (tendinites, deux opérations à un genou) et français depuis 2014, Hann a lui retrouvé à 30 ans des jambes de feu pour devenir cette saison le 6e performeur mondial sur 400 m haies en 48 sec 40. Alors Sénégalais, le Montpelliérain avait terminé 7e de la finale mondiale en 2013.
Au disque dames, la densité est moindre, mais c'est bien la crème de la spécialité que la Lyonnaise Robert-Michon retrouvera à Oslo, avec en tête d'affiche la Croate Sandra Perkovic , quasiment imbattable.
Le 800 m dames est l'épreuve reine du demi-fond à Oslo, avec tout le podium des Jeux de Rio. La hiérarchie est bien établie, chapeautée par la Sud-Africaine Caster Semenya .
- Affaire de famille
En l'absence du Kényan Asbel Kiprop, l'issue du 1500 m messieurs est incertaine. Mais c'est bien le mile (1609 m) des moins de 20 ans qui intéresse le public, intrigué par le prodige Jakob Ingebrigtsen. A 16 ans, l'adolescent est devenu le plus jeune athlète de l'histoire sous les 4 minutes (3:58.07, le 27 mai à Eugene) sur le mile. Encore plus précoce que l'Australien Herb Elliot, considéré comme le plus grand miler de l'histoire, et l'Américain Jim Ryun , Jakob est le dernier et le plus doué d'une fratrie de Stavanger qui a déjà donné deux champions d'Europe du 1500 m, Henrik (2012) et Filip, le tenant du titre continental qui s'alignera sur 1500 m jeudi soir.
Les Harting ont fait du disque messieurs une histoire de fratries. Les Allemands Robert (2,01 m), par ailleurs triple champion du monde, et son cadet Christoph (2,07 m) se sont succédé sur la plus haute marche du podium des Jeux, de Londres à Rio. Les deux géants ont baigné dans la culture de la discipline et bénéficié des gènes de papa Gerd et maman Bettina, honnêtes lanceurs au temps de la RDA. Mais, encore en rodage, les frangins de Cottbus ne sont pas en position de force. Le Polonais Piotr Malachowski , mais aussi le Lituanien Andrius Gudzius, héritier de Virgilijus Alekna , et le jeune Jamaïquain Fedrik Dacrès, meilleur performeur mondial de la saison (68,88 m), ont lancé plus loin ces dernières semaines.