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© AFP/Adrian Dennis
Le Français Teddy Tamgho
lors de la finale du triple saut aux Mondiaux, le 18 août 2013 à Moscou
Contraint à une nouvelle saison blanche sur blessure, le triple sauteur Teddy Tamgho prend son temps pour remettre le monde à ses pieds en 2015, selon une méthode qui a parfaitement fonctionné en 2012.
"J'ai fait confiance à la patience, et la patience m'a montré de belles choses", confie-t-il à l'AFP.
De fait: 2012 saison blanche, 2013 champion du monde ! Tamgho signerait même des deux pieds pour que le scénario se reproduise l'an prochain, aux Mondiaux de Pékin.
"Il ne faut pas que je saute les étapes, je veux continuer à accélérer progressivement, pour repartir dans de bonnes conditions", explique-t-il.
En 2013, Tamgho aura à peine eu le temps de savourer sa renaissance, sacré à Moscou pour devenir le 3e meilleur performeur de l'histoire (18,04 m), avant d'être fauché comme un phénix en plein vol, à l'entraînement, par une fracture partielle du tibia gauche le 27 novembre dernier.
Le Français, recordman du monde en salle (17,92 m), s'était brisé la cheville droite en juillet 2011, origine de tous les problèmes qui avaient suivis, avec déjà une saison blanche en 2012.
-Séances de bondissement-
"Ivan (Pedroso, son entraîneur) aimerait que je fasse de la longueur sur ma jambe droite, cette saison. Mais je n'ai pas envie de saccager cette saison en faisant de la longueur en parallèle", explique-t-il posément.
A bientôt 25 ans (le 15 juin), Tamgho sait qu'il a tout l'avenir devant lui, à condition que son corps se débarrasse de ses fragilités.
"Je vais repasser lundi prochain un scanner, et j'espère qu'il sera aussi positif que les trois précédents en terme de densification osseuse", explique-t-il.
Depuis une semaine environ, Tamgho a repris à Boulouris (Var) les séances de bondissements, comme prévu fin mars par le staff médical.
"Je les fais en baskets, en sautant plus vers le haut que vers l'avant, car on travaille la mise en pression de la jambe gauche. Je n'ai pas de douleur", se réjouit le champion du monde.
Son prochain objectif est de "remettre les pointes d'ici juillet".
Il estime même qu'avec deux mois d'entraînement dans les jambes, il pourrait "franchir huit mètres à la longueur" en s'appuyant sur la jambe droite.
Mais Tamgho, donc, préfère temporiser.
L'an prochain, il retrouvera l'adrénaline de la compétition, avec "Pichardo, qui m'a défié dans la presse cubaine, et les Américains Claye et Taylor". "Celui-là, on ne l'entend pas, ça veut dire qu'il prépare quelque chose de terrible", estime le Français.
Pour le moment, Tamgho regarde les autres courir, sauter et lancer.
Lui qui adore son sport, distille ses conseils à des jeunes, comme il aime à le faire depuis qu'il pratique au plus haut niveau.
"On me voit dans des meetings régionaux. J'aime y aller, être au milieu de la foule. Ça permet d'avoir les pieds sur terre".
Il suit les progrès des jeunes pousses comme Rouguy Diallo, dont il a planifié les entraînements, et joue toujours un rôle de préparateur physique auprès du hurdleur Darien Garfield -017375.html' >Garfield Darien (médaillé de bronze aux derniers Mondiaux en salle).
-'Savoir redonner'-
"J'ai toujours raisonné comme cela. Il faut savoir redonner", souligne-t-il.
Il reçoit les appels de la famille de l'athlé, en particulier du DTN Ghani Yalouz ("il a toujours été là") et du président de la fédération Bernard Amsalem ("au moins une fois par semaine"). Il dialogue avec Kafétien Gomis, Cindy Billaud , Antoinette Nana Djimou , ou encore Benjamin Compaoré.
Mais pour Tamgho aussi, il existe une vie en dehors de l'athlétisme. "On est des hommes, avec des vies à côté, même si l'athlé en compose une bonne partie".
Lui l'amoureux du rap s'avoue actuellement "loin de la musique, je n'ai rien fait de très intéressant".
Il a eu ces derniers jours la douleur de voir disparaître le docteur Michel Panet, personnage clé de son retour au sommet et dont il était très proche.
Il a aussi eu le bonheur d'être choisi par un ami pour être le parrain de son nouveau-né.
"Je suis entre deux sentiments", confie-t-il. A l'image du cycle de vie, où les extrêmes se côtoient. Comme la vie et la carrière de Teddy Tamgho , finalement.