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Héros des Jeux Olympiques de Berlin de 1936, vainqueur noir sous les yeux d'Hitler, l'athlète américain Jesse Owens a droit à un portrait immaculé dans "La Couleur de la victoire", en salles mercredi.
Le front cerné de lauriers, le champion afro-américain est debout face aux Nazis dans le gigantesque stade olympique de Berlin.
Il vient de remporter quatre médailles d'or (100m, 200m, saut en longueur et relais 4X100m) lors de ces Jeux Olympiques très politiques, alors que les États-Unis avaient hésité à envoyer leurs athlètes.
De son côté, Jesse Owens avait aussi résisté à sa communauté qui l'enjoignait de ne pas participer aux jeux d'Hitler.
Issu d'une famille pauvre de l'Ohio, Jesse Owens devient un héros national dans l'Amérique raciste des années 1930. Il s'illustre aussi à Berlin en nouant une amitié avec son adversaire allemand Carl "Luz" Long, sous les yeux des dignitaires nazis.
"Sur la piste, il n'y a pas de blancs ou de noirs. Il y a seulement les rapides et les lents", déclare celui dont certains records ont tenu 25 ans avant d'être battus.
Ce premier long métrage sur l'histoire du champion, réalisé par Stephen Hopkins ("Predator 2", "Moi, Peter Sellers") avec l'accord de la famille Owens, s'attache surtout à construire la légende de cet Usain Bolt des années 30.
Il s'inspire des images tournées par Leni Riefenstahl pendant les JO pour son film "Les Dieux du stade".
Incarnée par Carice Van Houten (qui joue la prêtresse Mélisandre dans "Game of Thrones"), la cinéaste allemande est présentée en conflit ouvert avec son gouvernement, plus concentrée sur la beauté du sport que sur la propagande que doit servir son film.
A quelques jours de l'ouverture des Jeux de Rio, "La Couleur de la victoire" peut aussi être vu comme un document sur cette époque où les chronomètres étaient manuels et les athlètes creusaient eux-mêmes leurs starting-blocks dans la piste.