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© AFP/JONATHAN FERREY
Le prodige américano-suédois Armand Duplantis à l'échauffement avant le concours du saut à la perche lors de la réunion d'Eugene (Oregon), le 27 mai 2017
A seulement 17 ans, Armand Duplantis s'est déjà fait un nom dans le monde du saut à la perche: le prodige américano-suédois, 4e samedi à Eugene pour son premier concours face au gotha mondial, ne fait aucun complexe.
Il y a quelques jours encore, Duplantis ne connaissait du maître actuel de sa discipline, le Français Renaud Lavillenie , que les vidéos, le palmarès ou les posters qui ornent sa chambre d'adolescent dans la maison familiale de Lafayette, en Louisiane.
Et samedi matin, il a pris son petit-déjeuner avec son idole, détenteur du record du monde (6,16 m), puis a passé une bonne partie de son premier meeting de Ligue de Diamant à ses côtés.
"C'est un bon gars, il est super sympa, on a passé de très bons moments, c'est cool de voir un nouveau visage, cela élève encore le niveau de notre discipline", a observé Lavillenie.
"Il fait une bonne performance, 71 (5,71 m, NDLR) sur un gros meeting comme cela, il n'y a rien à redire", a apprécié le champion olympique 2012 et vice-champion olympique 2016.
Comme les autres cadors de la perche, Lavillenie était impatient de découvrir le nouveau phénomène qui a bondi en tête du bilan annuel en effaçant à la stupéfaction générale 5,90 m le 1er avril dernier à Austin (Texas) lors d'un Championnat scolaire.
Il s'était non seulement offert ce jour-là la meilleure performance mondiale de l'année, mais aussi le record du monde des moins de 20 ans, le record de... Suède senior et enfin le record de la famille Duplantis, puisque son père et entraîneur Greg avait culminé à 5,80 m au tournant des années 1980 et 1990.
- Un sautoir dans le jardin -
Il a beau être né et avoir grandi aux Etats-Unis, Duplantis a choisi de représenter la Suède, le pays de sa mère, une ancienne heptathlète et joueuse de volley-ball.
"Avant les Championnats du monde des jeunes en Colombie en 2015, je ne savais pas vraiment quel pays j'allais représenter, mais ma mère m'a dit beaucoup de bonnes choses sur la fédération suédoise et mon frère ainé Andreas qui est mon modèle avait représenté la Suède", a expliqué celui que tout le monde surnomme "Mondo".
"Je crois aussi que c'est mieux pour ma carrière", a-t-il ajouté, en référence à la concurrence âpre aux Etats-Unis, où il faut terminer dans les trois premiers des "trials", les très relevées sélections américaines, pour disputer les Mondiaux et les JO.
Duplantis, dont la famille paternelle a des origines cajuns, est déjà assuré de participer aux prochains Championnats du monde en août à Londres.
"Je vais rater quelques jours de lycée, mais ce n'est pas très grave, l'école n'est pas ma priorité du moment", a insisté le médaillé de bronze des Mondiaux-2016 des moins de 20 ans.
Il sait en effet ce qu'il veut depuis qu'il a quatre ans et que son père a installé un sautoir dans le jardin familial.
"Je suis tombé amoureux et cela ne m'a plus quitté. Le saut à la perche se joue beaucoup au niveau mental, j'ai un gros mental, rien ne me perturbe", a-t-il assuré.
"Je sais que je peux mieux faire que ce que j'ai fait ce samedi. Je ne vais pas dire que je suis meilleur que Kendricks (l'Américain, vainqueur du concours avec 5,86 m, NDLR) ou que Renaud (Lavillenie, 2e avec 5,81 m, NDLR), mais je pense que j'ai ma chance face à eux lors des Mondiaux à Londres", a prévenu "Mondo", la tête dans les étoiles.